La NBA veut combler le retard des Etats-Unis sur la formation en Europe

Adam Silver souhaite que les Etats-Unis revoient leur système de formation des basketteurs car les joueurs, formés à l’étranger, ont pris le dessus.

Depuis 2018, aucun Américain n’a été élu MVP. Lors de la dernière Coupe du monde, les Etats-Unis ont fini 4e. Un Français était numéro 1 de la Draft 2023. Cette saison, les quatre meilleurs marqueurs sont étrangers. Les catégories Points, Rebonds, Contres et Interceptions sont dominés par des joueurs qui ne sont pas nés aux Etats-Unis.

Autant de faits qui confirment le lent déclin de l’empire américain sur le basket. Patron de la NBA, Adam Silver en a conscience, et l’éventuel retrait de la Team Ignite va dans le sens d’une prise de conscience du retard pris sur la formation à l’étranger, et notamment en Europe.

Remettre l’entraînement au coeur de la formation
« Quand on constate que près de 30% de la ligue se compose de joueurs nés en dehors des États-Unis, il est clair que la formation est très différente dans beaucoup de ces programmes en dehors des États-Unis », souligne Silver. « L’accent est davantage mis sur l’entraînement et moins sur les matches, ce qui semble être l’opposé de nombreux programmes pour jeunes aux États-Unis. »

Une réflexion qui rappelle celle de Doc Rivers, qui pointait déjà du doigt le manque d’entraînements dans la formation à l’Américaine.

« Ces jeunes joueurs américains feraient bien de faire attention, parce que les joueurs européens sont de meilleurs joueurs en arrivant dans la ligue. Ils sont mieux préparés à intégrer la ligue, et ce sont déjà des compétiteurs. L’été, les lycéens jouent six matchs par semaine et ils ont un seul entraînement. Les joueurs européens eux, ont un match par semaine, mais ils ont six entraînements. »

Incapacité à défendre
Le commissionnaire de la NBA souhaite prendre ce retard à bras le corps, et il compte sur le soutien de la NCAA.

« Nous avons entamé des discussions avec la NCAA, et la grande majorité des meilleurs joueurs joueront à l’université » prévient-il. « Bien sûr, la grande majorité ne joueront jamais en NBA, mais nous avons un intérêt commun à améliorer le jeu, à former les joueurs. »

Ce que note Silver, c’est que les joueurs américains sont ultra-doués sur le plan individuel, mais ils ne s’inscrivent pas dans un collectif. « Cela ne se traduit pas nécessairement par des joueurs collectifs. Ce que j’entends de la part de certains entraîneurs, c’est qu’ils se plaignent peut-être de leur incapacité à défendre, et que ces joueurs ne sont pas aussi préparés que je le souhaiterais, en particulier lorsqu’il s’agit de choix de draft très élevés. »