Opposée aux favoris américains, l'équipe de France a bien résisté avant de s'incliner devant un immense Stephen Curry (98-87). Les Bleus obtiennent une deuxième médaille d'argent d'affilée et les Américains un cinquième titre olympique consécutif.
C'est simple le basket quand vous savez courir vite et bien shooter. Ça l'est encore plus quand votre équipe aligne le meilleur joueur du monde sur contre-attaque, LeBron James (14 points, 10 passes en finale), et le meilleur tireur à trois points de l'histoire, Stephen Curry (24 points, 8/12 à 3 points après son 9/14 en demi-finale). Les États-Unis sont champions olympiques pour la 17e fois parce qu'en finale, dans le sillage de leurs deux monuments, ils ont martyrisé le repli français, inscrivant 31 points sur jeu rapide, et tiré à 50 % à trois points. Deux secteurs où les Bleus ont été beaucoup moins efficaces (9 points sur fast breaks, 30 % à 3 points).
Bien sûr, le basket n'est pas aussi simple que cela. C'est pour ça que Team USA, équipe remplie jusqu'à la gueule de talents exceptionnels, autoproclamés les « Avengers », mais trop souvent laxiste dans son expression collective malgré le travail de Steve Kerr et de son staff, avait failli passer à la trappe en demi-finale face à la Serbie (95-91). C'est aussi pour ça, parce que le basket peut être une merveille de complexité, que l'équipe de France avait obtenu son billet pour une deuxième finale olympique de rang, en appliquant à la lettre les tactiques ingénieuses de Vincent Collet. C'est pour ça enfin que les Bleus ont pu y croire très longtemps ce samedi à Bercy.
Guerschon Yabusele acclamé par le public
À la 22e minute, quand les Américains sont passés à + 13 (56-43) sur un panier primé de Curry, la crainte est pourtant apparue que les Bleus ne prennent la marée. Mais à l'image de sa résurrection entre une phase de poules maussade et une phase finale mémorable, l'équipe de France a de la ressource. Vincent Collet a sorti Nando de Colo et Bilal Coulibaly du bout de banc et les Bleus sont revenus à six points (59-65, 27e). Ces deux possessions d'écart ont longtemps été un plafond de verre malgré les efforts colossaux de l'ours Guerschon Yabusele (20 points), auteur d'un dunk énorme sur LeBron James et acclamé par le public à coups de « MVP ! »
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Dans l'ombre du lumineux Stephen Curry, un joueur a tenu un rôle essentiel pour Team USA en finale : Anthony Davis. Les 9 rebonds dont 6 offensifs du joueur des Lakers ont longtemps maintenu sous pression le secteur intérieur de l'équipe de France, son point fort.
Il a fallu attendre la 37e minute pour que, enfin, la France ne parvienne à briser ce plafond et à recoller à une possession (82-79) sur une claquette de l'omniprésent Victor Wembanyama (26 points), auteur de son match le plus marquant des JO de Paris. Mais 17 secondes plus tard, Stephen Curry a planté un nouveau trois points pour reprendre de l'air. Puis un autre, puis un dernier pour tuer le suspense à 35 secondes du buzzer (96-87). Les Américains, à l'attitude pas toujours très classe lors de cette finale, ont alors pu exulter devant leur parterre de compatriotes (Scottie Pippen, Jimmy Fallon, Megan Rapinoe...). De son côté, Evan Fournier a rameuté les Bleus pour tenir un discours dont seuls eux savent la teneur. Mais cela ressemblait à une volonté d'y revenir, un jour.