Gabby Williams, après le bras de fer perdu contre les États-Unis : « Tout le monde va parler de ce match pendant des années »

Médaille d'argent autour du cou, après la défaite en finale face aux Américaines (67-66), Gabby Williams était encore marquée par l'épilogue. Mais fière du visage montré.

« Que se passe-t-il, au moment de votre tir ? Saviez-vous directement qu'il n'était qu'à deux points ?

Oui. J'allais vite, c'était dur de m'arrêter à temps. Mais c'est une action parmi toutes celles qu'il y a eues pendant le match. (Elle s'agace sur une relance.) Je ne veux pas répondre à cinquante mille questions sur ce tir. Il s'est passé tellement de choses. S'il y avait faute ou pas ? Ça n'a pas été sifflé, voilà.

Quelle satisfaction pouvez-vous tirer de ce match et de cette médaille d'argent ?
Je suis super contente et fière de ce qu'on a fait, tout au long de la compétition. Il ne faut pas baisser la tête, ce qu'on a accompli, c'était énorme. Tout le monde va parler de ce match pendant des années ! Il y a bien sûr de la déception, mais je pense qu'au bout de quelques heures, on va bien fêter cette médaille. (Elle sourit.) Parce que c'est incroyable ce qu'on a fait.

« Je voulais vraiment changer la culture basket en France, qu'on n'accepte pas les défaites »

Quand avez-vous compris que vous étiez en train de faire douter ces Américaines, invaincues aux Jeux Olympiques depuis 1992 ?
Dès le début de la rencontre. On leur a mis la pression, on savait qu'on était capables de le faire, on voulait montrer qu'on était là pour gagner.

Sarah Michel Boury, votre capitaine, a dit que vous parliez de l'or olympique entre vous dès le début de la préparation. Est-ce un message que vous avez relayé en tant que leader de cette équipe ?
Je voulais vraiment changer la culture basket en France, qu'on n'accepte pas les défaites. Je voulais le faire étape par étape : gagner chaque match, chaque entraînement, chaque jour. C'est comme ça qu'on est arrivées jusque-là. Pendant le match, je n'ai pas senti le moindre doute dans les têtes. J'ai senti qu'on était là pour avoir la médaille d'or. C'est pour cette raison qu'on a fait le match qu'on a fait.

« Il (Jean-Aimé Toupane) a été beaucoup critiqué pour ses choix, mais ce sont des gens qui critiquent depuis leur canapé »

Comment avez-vous vécu le soutien des garçons, argentés eux aussi, qui sont venus vous voir et vous encourager ?
Le simple fait de les voir jouer hier (samedi, contre les États-Unis, défaite 87 -98), ça nous a inspirées. Ce qu'ils ont fait contre l'Allemagne aussi (73-69, en demi-finales), ça nous a donné de la force et de la motivation. De les voir dans le public, mais tout le monde aussi, c'est l'une des raisons de notre prestation.

À quel point cette médaille d'argent est-elle le témoin de la méthode de travail de votre sélectionneur, Jean-Aimé Toupane ?
Quand il est arrivé, il voulait lui aussi changer la culture de cette équipe. Pendant son discours d'avant-match, j'étais prête à aller à la guerre. C'est quelqu'un qui nous a toujours soutenues. Ce n'est jamais facile d'être coach (elle le regarde et sourit), ou alors si, mais c'est à lui de le dire. Il a été beaucoup critiqué pour ses choix, mais ce sont des gens qui critiquent depuis leur canapé. Ce n'est pas un travail facile. Chapeau à lui pour ce qu'il a fait cet été. »