La Tunisie veut encore croire en la qualification pour la Coupe du Monde FIBA 2023

LISBONNE (Portugal) - La Tunisie va aborder l’ultime fenêtre des Éliminatoires Zone Afrique de la Coupe du Monde FIBA 2023 dans une position inhabituelle, mais cela n’empêche pas son leader Makram Ben Romdhane de se montrer confiant.

Après n’avoir gagné qu’un seul des trois matchs disputés à domicile en août, les champions d’Afrique en titre sont tombés à la 4e place du Groupe F - derrière le Soudan du Sud, l’Égypte et le Sénégal - et la fédération nationale du pays a en conséquence choisi de mettre un terme à sa collaboration avec le coach Dirk Bauermann, pourtant l’homme derrière le sacre remporté 12 mois plus tôt au FIBA AfroBasket.

Les commandes de la sélection tunisienne ont désormais été confiées à Erman Kunter. Arrivera-t-elle à renverser la situation lorsqu’elle se rendra en Égypte pour jouer ses trois derniers matchs des Éliminatoires ? Le temps le dira.

« Cela a été très, très dur de perdre ces deux matchs à domicile et d’ainsi ne pas réussir à profiter de l’avantage d’évoluer chez nous pour faire un pas décisif vers la qualification pour la Coupe du Monde FIBA 2023 » admet Ben Romdhane, auteur de moyennes de 8.9 points, 7 rebonds et 3.1 assists au cours des neuf premiers matchs de la campagne qualificative actuelle.

Vainqueurs des deux dernières éditions du tournoi continental et participant habituel aux compétitions mondiales des six années écoulées, les Tunisiens incarnent pourtant le succès en Afrique.

Toutefois, un échec dans sa tentative de qualification pour le prochain événement mondial, organisé aux Philippines, au Japon et en Indonésie, serait une énorme déception pour cette équipe qui avait décroché son billet pour l’édition de 2019 avec un bilan de 10-2.

Le bilan actuel de la Tunisie (5-4) semble démoralisant, mais Ben Romdhane insiste : « Nous pouvons et devons faire mieux. Nous voulons nous rattraper après être passés à côté de l’ultime fenêtre qualificative (1-2) jouée à domicile. Nous souhaitons toujours nous qualifier pour la Coupe du Monde. »

Le MVP du dernier FIBA AfroBasket poursuit : « Notre état d’esprit sera de tout donner pour gagner les trois derniers matchs et obtenir notre qualification pour le tournoi mondial. La Tunisie est une nation dominante et elle se doit de prendre part aux événements mondiaux majeurs. En cas de non-qualification, cela signifierait deux ans sans compétitions, donc deux longues années sans chance de progresser en affrontant les meilleures équipes du monde. Comme nous le savons, les autres équipes du continent n‘ont de cesse de s’améliorer et nous voulons nous maintenir dans notre dynamique positive et ne pas rester coincés sur le bord de la route. Nous voulons jouer, gagner et continuer d’apporter de la fierté et de la joie à nos compatriotes.

« Nous devons soigner notre préparation, jouer de manière collective, nous battre comme si nos vies en dépendaient. Nous devons affirmer notre statut de nation dominante du basket africain. Il nous faut gagner, coûte que coûte. »

Comment la Tunisie s’est-elle retrouvée dans une position aussi délicate ?

Ben Romdhane revient justement sur la préparation de l’échéance précédente : « Il y a eu des blessés, comme par exemple Salah Mejri, et nous n’avons pas su évoluer à notre meilleur niveau. Nous sommes déçus, frustrés par les résultats de ces matchs à domicile, et ils doivent nous servir de leçons. Je me demande si nous ne nous sommes pas mis trop de pression du fait que nous jouions devant notre public, ou si la concentration nous a manqué, mais nous avons mal joué, c’est certain. »

Avec la moitié de l’équipe couronnée championne d’Afrique en 2011 encore présente dans l’effectif, la génération dorée des Aigles de Carthage paraît en mesure de montrer qu’en dépit des résultats décevants de cet été, elle a le talent pour continuer sa domination à l’échelle continentale.

« Notre génération dorée ne veut pas arrêter sa carrière internationale sur une mauvaise note. Nous souhaitons aider la Tunisie à participer aux tournois majeurs. Cela ne fait aucun doute, c’est notre objectif » commente Ben Romdhane, jeune joueur prometteur de 22 ans lors du sacre de 2011.

Interrogé sur le potentiel de la nouvelle génération de joueurs tunisiens, avec notamment Yacine Toumi (22 ans), Oussama Marnaoui (23) et Achref Gannouni (25), Ben Romdhane - qui porte le maillot du Benfica dans le championnat portugais - répond volontiers.

« Il faut que les gens fassent preuve d’un peu de patience avec eux. Nous avons remporté trois FIBA AfroBaskets, avons pris part à deux reprises à la Coupe du Monde FIBA (2010 et 2019) et aux JO (2012), du coup il y a à chaque fois énormément d’attentes autour de l’équipe nationale. Il faut aussi noter que le niveau général en Afrique a énormément progressé.

« Des gars sont en train d’éclore et de prendre de l’importance en sélection, mais à l’heure actuelle, il est difficile d’en connaître le futur. Nous avons placé la barre haut en nous qualifiant pour de nombreuses compétitions, les jeunes sont donc sous pression pour parvenir à faire aussi bien que nous pendant la dernière décennie. Nous allons essayer de les aider du mieux possible mais à la fin, c’est à eux de travailler dur et de s’engager pour le bien de l’équipe nationale, en faisant en sorte d’exprimer tout leur potentiel. »

Le Soudan du Sud (8-1) occupe actuellement la première place du Groupe F, devant l’Égypte (7-2) et le Sénégal (6-3). La Tunisie (5-4) pointe elle au 4e rang.

La mission des champions d’Afrique en titre en février sera claire : gagner leurs trois matchs.

FIBA