Le Thunder s'incline sur le parquet de Memphis

La série est arrivée dans le Tennessee a égalité, le Thunder ne pouvant qu’arracher le match 1 dans les derniers instants. Ce soir, dans un FedEx Forum ravi d’accueillir les Grizzlies, Marc Gasol et les siens ont honoré leur public en l’emportant face à Oklahoma City. Score final 87-81.

Serge Ibaka toujours pas dans le rythme

Le premier quart-temps avait débuté sur un faux rythme, avec très peu de paniers marqués, et surtout beaucoup de pertes de balle du côté de Memphis, lees empêchant d’imposer leur taille à l’intérieur. Les Grizzlies montrent tout de même de belles choses en mettant en évidence leur jeu de collectif, redoublant de passes sur des coupes vers le paniers et autres. C’est Tony Allen (14 points, 5 rebonds et 2 interceptions, plus une grosse défense sur Kevin Durant sur quelques possessions clé) qui se met vite en évidence. Il compense sa déficience au tir de loin en venant chercher les points à l’intérieur. En face, Serge Ibaka rate tout ce qu’il entreprend. L’intérieur naturalisé espagnol n’a toujours pas marqué un panier dans les premiers quarts de la série, ratant un grand nombre de tirs mi-distance, et laissant même filer deux dunks grands ouverts qui lui tendaient les bras. Début de match cauchemar pour le natif du Congo donc, qui termine tout de même avec un double-double (13 points, 10 rebonds mais 6/17 au tir) et peut se rassurer en se disant qu’il a bien réussi à contenir Zach Randolph pendant toute la rencontre. Même si l’ailier-fort des Grizzlies a marqué quelques paniers, il a beaucoup été géné par Ibaka, et termine un match en demi-teinte avec 8 points (4/12 au tir) et 10 rebonds sans jamais vraiment être rentré dans le rythme. Le premier quart s’achète donc sur le score de 22-18 pour les locaux et annonce un match serré et physique, à l’image de ce qu’on a pu voir depuis le début de la confrontation.

Kevin Durant et le « hero-ball »

Le reste du match va consister en une série larges périodes de domination de Memphis, ponctuées de runs des visiteurs pour s’accrocher au train. L’instigateur de ses montées d’adrénaline est évidemment Kevin Durant, qui par exemple remet les siens sur orbite en début de second quart-temps (28-18 Memphis, 9min22 à jouer en 1ere mi-temps) en créant 8 points (6 marqués plus une passe pour Ibaka) en l’espace de 90 secondes. Le Thunder ne lâchera rien, on l’a bien compris. Profitant même d’un rare passage à vide des hommes de Lionel Hollins, OKC va passer devant à la pause, 45-44.

Le troisième quart-temps, ou Oklahoma City ne marque que 15 points, montre toutes les difficultés qu’ont les joueurs de Scott Brooks à trouver du scoring en l’absence de Russell Westbrook. Ni Ibaka, ni Kevin Martin (13 points à 6/17) n’ont élevé leur niveau de jeu, et si le jeune Reggie Jackson se donne à fond (16 points, 10 rebonds), il commet tout de même des erreurs, qu’on ne peut pas vraiment lui reprocher au vu du peu d’expérience des grands rendez-vous qu’il a.

L’expérience des grands rendez-vous, c’est Kevin Durant qui devrait l’avoir maintenant. Et s’il a fait tout ce qu’il a pu pour ramener son équipe à égalité en fin de rencontre, et même entrevoir la victoire pendant quelques instants, il s’est écroulé en ratant deux lancers francs de suite à 50 secondes de la fin (85-81 Memphis). C’est le vieux briscard Derek Fisher (8 points en 28 minutes) qui avait encore fait des siennes en rentrant un trois points venu de nulle part, comme à son habitude, pour mettre tout le monde d’accord (81-81, 1m58 à jouer). Ce seront les derniers points marqués par OKC. KD termine la partie avec 25 points (9/19 au tir), 11 rebonds et 5 passes. Une superbe ligne de stats, mais dans la situation de son équipe, ce n’est pas suffisant pour l’emporter.

Marc Gasol, grand patron

Pour autant, le Thunder n’a pas simplement perdu ce match. C’est Memphis qui l’a gagné, comme ils savent le faire. Forçant le Thunder a tirer à moins de 37% dans la rencontre, leur défense a encore montré sa supériorité sur les tactiques offensives de Scott Brooks. Sans Westbrook, le jeu du Thunder est d’autant plus stéréotypé, et très facile à contre-carrer pour une des meilleures défense de la NBA. Marc Gasol, s’il a encore fait preuve de tout son talent défensif, a aussi impressionné en attaque, en utilisant toute sa palette. A coups de tirs mi-distances, de passes dans l’intervalles, de mouvements dos au panier (le Thunder choisissant de jouer smallball avec Durant en défense sur Gasol, sans grand succès même avec Fisher venant en aide) et même de magnifiques running hooks dignes de Kareem-Abdul Jabbar, Gasol a tout fait à la défense du Thunder. Il termine avec 20 points, 9 rebonds et 2 contres, et a lui mis ses deux lancers en fin de rencontre pour assurer la victoire.

L’autre qui a mis ses lancers, c’est Mike Conley, qui donne les derniers points de la partie pour Memphis. Le héros du deuxième match, qui était passé à une passe du triple-double, et avait abusé Jackson, s’est retrouvé avec Thabo Sefolosha sur lui la plupart du temps. Même s’il a été plus discret, Conley s’en sort bien avec 14 points, 7 rebonds et 6 passes (mais 4 pertes de balles tout de même).

C’est donc une victoire au forceps pour les Grizzlies, qui ont désormais leur destin entre leurs mains. S’ils remportent le match 3 dans le nuit de lundi à mardi (3h30 heure de Paris), ils auront un pied en finale de conférence. Pourtant, il est trop tôt pour crier victoire, car nous rappellerons que Memphis avait également remporté le match 3 contre le Thunder en 2011 et avait perdu la série.