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NBA: L'aventure épique du Run RMC

Publié par News Basket Bêafrika sur 27 Septembre 2012, 09:03am

Catégories : #NBA

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Tim Hardaway, Mitch Richmond, Chris Mullin. A leur manière, ces trois guerriers ont marqué l’histoire de la NBA par leur style de jeu au rythme infernal et résolument porté sur l’offensive. « Pour gagner, il suffit simplement de marquer plus de points que son adversaire. Vous savez, c’est très simple le basket ». Ces mots ont été prononcés par Richmond en 1990 et résument bien la philosophie de ce trio qui est entré dans la postérité sous le nom de « Run TMC ». Aussi étrange que cela puisse paraitre, le trio n’aura existé que pendant deux petites saisons. Avec un bilan de 81 victoires (pour 83 défaites), une seule série victorieuse en playoffs, et pour meilleur classement une quatrième place au sein de la Pacific Division, il n’y a pourtant pas de quoi pavoiser… Mais quelle équipe peut se vanter d’avoir acquis un tel statut et une telle place dans l’histoire en seulement deux années d’existence avec des résultats aussi quelconques, en NBA ou dans n’importe quelle autre ligue sportive à travers le monde ?

 

Originaire de New York, Chris Mullin a rejoint les Golden State Warriors en 1985 à sa sortie de l’université de St John’s. Mitch Richmond est arrivé à Oakland en 1988 avec le cinquième choix de la Draft. Natif du sud de la Floride, il a été formé à Kansas State. Tim Hardaway, chicagoan formé au Texas, à UTEP, a complété le trio un an plus tard. Le Run TMC était formé. « Dès les premiers instants, l’alchimie s’est créée au sein du trio » dira plus tard Chris Mullin. Sous les ordres de Don Nelson, devenu depuis le coach le plus victorieux de tous les temps, les Warriors ont réinventé le fast-break. Le rythme de jeu endiablé a asphyxié bon nombre de joueurs, incapables de suivre la cadence infernale imprimée par Tim Hardaway et ses coéquipiers.

 

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En 1989-90, les Warriors nouvelle génération attirent rapidement les médias. Si l’équipe peine sur le terrain avec un bilan de 36 victoires pour 45 défaites, elle termine avec la meilleure attaque de toute la ligue, avec pas moins de 116,3 points par match. Chris Mullin est alors au sommet de son art, Mitch Richmond devient l’un des meilleurs shooteurs de la ligue, et Tim Hardaway est déjà l’un des meilleurs meneurs de la ligue dès sa première saison. Les trois joueurs forment une ligne extérieure exceptionnelle, qui leur vaudra rapidement le surnom de « Run TMC ». Le trio tire son surnom du très influent groupe de hip-hop des années 1980, Run DMC. Chaque lettre reprend le prénom d’un des trois joueurs, Tim, Mitch, Chris soit TMC. Quand au mot « Run », il suffit de regarder un match des Warriors pour se rendre compte du rythme infernal auquel elle joue : à 200 km/h. Cependant, le talon d’Achille de l’équipe se situe dans la peinture où Manute Bol et Alton Lister ont bien du mal à rivaliser avec les intérieurs dominant de l’époque comme Hakeem Olajuwon, David Robinson, Karl Malone ou encore Charles Barkley. Mais les promesses affichées semblent garantir aux Warriors un avenir radieux.

 

La deuxième saison du Run TMC sera plus aboutie. Le ton est donné dès l’ouverture de la saison. Le 2 novembre, les Warriors inscrivent 162 points sur le parquet des Denver Nuggets, pour le plus haut total jamais atteint pour un match joué dans le temps réglementaire. La franchise déchaine alors les passions et termine avec son meilleur bilan en neuf ans avec 44 victoires pour 38 défaites. Absolument tous les matchs de la saison se sont joués à guichet fermé, et toute la Baie de San Francisco était derrière son équipe. Qualifiés pour les playoffs, ils ont créé la surprise en éliminant les San Antonio Spurs de David Robinson au premier tour, pourtant largement favoris, avant de chuter en demi-finale de conférence face aux Los Angeles Lakers. Les Warriors avaient fait le plus dur en allant s’imposer au Forum d’Inglewood lors du deuxième match pour récupérer l’avantage du terrain mais n’ont pas pesé bien lourd par la suite, s’inclinant au final par 4 à 1. Comme l’année précédente, l’attaque était la véritable force des Warriors avec 116,6 points de moyenne. Chris Mullin a terminé huitième meilleur marqueur de la saison avec 25,7 points par match, Richmond dixième avec 23,9 points, et Tim Hardaway onzième avec 22,9 points. Bien évidemment, ils formaient le trio le plus prolifique de toute la ligue. La défense constituait en revanche le gros point noir puisque pour la deuxième année consécutive, les Warriors ont terminé avant-derniers dans ce classement. Mais qu’à cela ne tienne, du moment que l’équipe termine avec au moins une unité de plus que son adversaire au tableau d’affichage, il importe peu d’encaisser 130 ou 140 points.

 

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Alors que tous les observateurs lui prédisaient un avenir radieux, le Run TMC a pris fin à la surprise générale le 1er novembre 1991, quand les Warriors ont décidé de se séparer de Mitch Richmond en l’envoyant à Sacramento en échange du rookie Billy Owens et de Les Jepsen. Après ce départ, les Warriors ont du attendre jusqu’en 2007 pour enfin remporter une nouvelle série en playoffs et susciter à nouveau l’engouement de la population locale avec l’exploit réaliser face aux Dallas Mavericks et le désormais célèbre slogan : « We Believe ».

 

« Je pense que nous étions tous les trois des compétiteurs, et cette émulation au sein de l’équipe nous a aidé à aller au bout de nous-mêmes. Après les entrainements, Coach Nelson devait pratiquement nous mettre à la porte pour nous faire rentrer chez nous. Nous restions pendant des heures à courir d’un bout à l’autre du terrain, à jouer en un-contre-un, et à parfaire nos combinaisons. L’ambiance était très studieuse mais toujours dans la joie et la bonne humeur. Mos passage aux Warriors reste la meilleure période de ma carrière. C’est en tout cas celle qui me laisse les meilleurs souvenirs » racontera Mitch Richmond. « Le trade de Mitch (Richmond) aux Kings est probablement le plus grand regret de toute ma carrière. On me disait que ces joueurs n’arriveraient jamais à rien en playoffs, qu’ils étaient trop petits, pas assez solides en défense… J’ai étais convaincu de faire ce trade par l’équipe dirigeante. Mauvaise décision. Si seulement je pouvais marche arrière. Dieu seul sait ce que nous aurions pu accomplir » dira Don Nelson près de vingt ans plus tard.

 

La suite de la carrière des trois membres du Run TMC sera assez chaotique, et chacun connaitra des hauts et des bas. Champion olympique avec la « Drean Team » en 1992, Chris Mullin verra sa carrière gâchée par des blessures à répétition qui lui feront manquer 140 matchs entre 1992 et 1993. Sur le déclin, il sera envoyé aux Pacers en août 1997 après douze saisons passées chez les Warriors, en échange du jeune et prometteur pivot Erick Dampier. Avec Indiana, il participe aux finales NBA en l’an 2000 face aux Lakers, mais ne joue qu’un grand total de douze minutes sur toute la série. A trente-sept ans, il effectue un comeback à Golden State mais ne dispute que vingt rencontres avant de raccrocher pour de bon. Parti à Sacramento en 1991, Mitch Richmond a continué d’affoler les compteurs chez les Kings et a même eu droit à son heure de gloire en 1995 en devenant MVP du All-Star Game et en remportant l’or olympique en 1996 à Atlanta. Mais il n’est pas parvenu à faire gagner les Kings, qui restent dans les abymes de la Conférence Ouest. Il sera par la suite envoyé à Washington en échange de Chris Webber où il restera pendant trois saisons avant de rejoindre les Lakers en 2001 pour un dernier tour de piste. Cantonné au bout de banc, il ne fera que deux brèves apparitions en playoffs, dont une d’une minute lors du dernier match des Finals. Il se retire définitivement des parquets après avoir décroché sa bague de champion. Tim Hardaway est resté aux Warriors jusqu’en 1996 mais sa carrière aurait bien pu s’arrêter en 1993 suite à une grave blessure au genou qui le laissera éloigné des parquets pour plus de douze mois. Transféré à Miami, il formera avec Alonzo Mourning l’un des duos les plus performants de la fin des années 1990, et sera au cœur de l’une des rivalités les plus mémorables de l’ère moderne entre le Heat et les Knicks. Sa carrière subit un déclin régulier à partir de l’an 2000, année au cours de laquelle il remporte lui aussi le titre olympique, à Sydney. Le « roi du crossover » portera encore les couleurs des Mavericks, Nuggets et Pacers avant de prendre sa retraite en 2003. Au final, les trois joueurs cumulent seize sélections au All-Star Game et trois titres de champion olympiques, mais jamais ensemble.

 

Vingt ans plus tard, l’aura du « Run TMC » est intacte. Le trio a même été reformé l’espace d’une rencontre au cours du Celebrity Game, disputé dans le cadre du All-Star Weekend organisé à Orlando en 2012. Si leurs jambes sont moins rapides et leurs ventres plus ronds, l’apparition du trio a attisé la curiosité de nombreux observateurs. Ils auront marqué à jamais l’histoire de la NBA, avec un jeu extrêmement spectaculaire et agréable à regarder. « La meilleure défense, c’est l’attaque » nous dit l’adage populaire. S’il fallait résumer la philosophie du Run TMC en une phrase, ce serait sans aucun doute celle-ci.

 

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1989-90 

 

Tim Hardaway : 14,7 points à 47,1% aux tirs, 3,9 rebonds, 8,7 passes décisives, 2,1 interceptions en trente-trois minutes

Mitch Richmond : 22,1 points à 49,7% aux tirs, 4,6 rebonds, 2,9 passes décisives, 1,3 interception en trente-six minutes

Chris Mullin : 25,1 points à 53,6% aux tirs, 5,9 rebonds, 4,1 passes décisives, 1,6 interception en trente-six minutes

 

1990-91 

 

Tim Hardaway : 22,9 points à 47,6% aux tirs, 4,0 rebonds, 9,7 passes décisives, 2,6 interceptions en trente-neuf minutes

Mitch Richmond : 23,9 points à 49,4% aux tirs, 5,9 rebonds, 3,1 passes décisives, 1,6 interception en trente-neuf minutes

Chris Mullin : 25,7 points à 53,6% aux tirs, 5,4 rebonds, 4,0 passes décisives, 2,1 interceptions en quarante minutes

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