Comme nous l’a montré Chicago, le premier match de ces demi finales contre un adversaire rouillé par plus d’une semaine de repos est LE match à prendre à l’extérieur.
Et comme les Bulls, Golden State va sauter à la gorge des Spurs dès les premières minutes du match. Agressif en attaque à l’image de Klay Thompson, solide en défense derrière Andrew Bogut, les Warriors vont réaliser une première mi-temps impressionnante. Très juste dans leur choix, ils ne vont que rarement forcer leur tir et profiter d’une équipe de San Antonio qui va voir beaucoup de mal à rentrer dans son match.
Les Spurs vont courir après le score pendant toute la première mi-temps. Le trio Parker – Duncan – Ginobili et une grosse adresse à trois points vont leur permettre de n’être qu’à quatre points à la pause (53-49). On sent toutefois une équipe peu concernée qui a laissé Golden State shooter à 55% de réussite et qui s’est faite ultra dominée dans la raquette (24-10) et au rebond (25-17), là où ils sont supposés faire la différence.
Le retour du Steph Curry Show
Discret mais efficacement polyvalent en première mi-temps (10 points et 5 passes), Steph Curry, comme contre Denver va élever son niveau de jeu dans le troisième quart temps. Alors que les Spurs vont revenir à un point dès le retour des vestiaires, Curry et Thompson vont prendre feu pour donner jusqu’à 18 points d’avance aux Warriors. Outre les prouesses personnelles du MVP de ces playoffs, jusque là, Golden State va manger San Antonio dans l’effort. Plus vite, plus combatif et… pour l’instant beaucoup plus fort ! Derrière 22 points à 9/12 aux tirs, ou devrais-je dire un nouveau chef d’oeuvre, de Steph Curry dans cette période, les Warriors virent en tête 92 à 80 avant d’entamer le money time.
Après une orgie offensive dans le troisième quart temps (39-31), les deux défenses vont prendre le relais pour terminer la rencontre. A ce petit jeu, ce sont les Spurs qui vont frapper les premiers en provoquant des balles perdues qui vont leur permettre de revenir à moins 10. Les Warriors vont répondre par l’inévitable Monsieur Curry sur deux lay ups, l’un main droite, l’autre main gauche pour redonner de l’air à son équipe. Mais comme lors du match six contre Denver, Golden State va petit à petit déjouer et perdre Klay Thompson pour six fautes dans la foulée. San Antonio, derrière un grand Tony Parker, va finir le quart temps sur un 18-2 et arracher la prolongation sur un tir longue distance de Danny Green à 15 secondes du buzzer.
Hold up texan ou surprise californienne ?
La remontée fantastique, et inéspérée, des Spurs va faire tourner le momentum du match. L’aggréssivité et la confiance est désormais texane alors que les californiens font maintenant les mauvais choix. Sur un lay up de Danny Green à deux minutes de la fin de la prolongation, San Antonio prend sa plus large avance du match… 2 points (113-111). Alors que Curry est bien neutralisé par Kawhi Leonard, c’est Jarrett Jack qui va prendre ses responsabilités et égaliser à 115 partout à 20 secondes de la fin, donnant la balle de la gagne aux Spurs. Ginobili va hériter de cette ultime possession. Gêné par la bonne défense de Draymond Green, l’argentin va envoyer une vilaine brique synonyme de seconde prolongation.
Grâce à un tir primé d’Harrison Barnes, Golden State va faire la course en tête. Mais San Antonio va bétonner la raquette et s’en remettre à ses frenchies pour repasser devant. Un tir à trois points de Danny Green va donner cinq points d’avance aux Spurs à une minute trente de la fin de cette prolongation. Steph Curry va alors reprendre les choses en mains pour faire recoller son équipe. Un tir raté absolument incompréhensible de Manu Gonobili à 9 mètres et un lay up manqué de Tony Parker vont offrir un panier facile et quasi décisif à… KENT BAZEMORE, oui oui, à 4 secondes du buzzer final (127-126). Mais l’Argentin est doté, excusez moi l’expression, de ce qu’il faut là où il faut. Sur la remise en jeu, Leonard va trouve un Ginobili complètement oublié à 45 degrés et cette fois El Manu ne va manquer la cible. Son tir primé à une seconde de la fin du match va finalement mettre un terme à cette rencontre de folie et donner la victoire aux Spurs 129 à 127.
Malgré un Tim Duncan malade, malgré un Ginobili à 5/20 aux tirs, malgré l’absence de Tiago Splitter, malgré une performance horrible pendant 42 minutes, malgré 44 points de Steph Curry et malgré un match énorme de Golden State des deux côtés du terrain, San Antonio a quand même réussi à arracher une victoire qui restera graver dans les mémoires des deux équipes.
Les Spurs avaient besoin d’être secoués pour entrer dans cette série, on peut être certain qu’ils ne referront pas deux fois un match de la sorte. Pour Golden State, la donne est différente tant les joueurs de Mark Jackson ont dominé ce match dans tous les compartiments du jeu. Il va leur falloir une force de caractère inimaginable pour réagir et pour produire une nouvelle performance de ce niveau pour espérer prendre un match à l’AT&T Center.
On vous avait promis la série la plus fun du second tour, vous voilà servis !