David Blatt: «C'était un combat de boxe»

Champion d'Europe avec la Russie (2007), David Blatt était heureux que la puissance collective de son équipe ait permis au Maccabi de remporter l'Euroligue, dimanche à Milan, contre le Real Madrid (98-86 a.p.).

«David Blatt, quelle est votre première réaction après ce succès contre le Real Madrid en finale de l'Euroligue ?

La citation qui m’a le plus marqué dans ma vie, elle est de Steve Jobs, l’ancien patron d’Apple. Juste avant de mourir, il a dit : "Wow !" Vous vous rendez compte ? Moi, ce (dimanche) soir, je dis "Wow !" Souvent je pense à ça car c’est un message hyper positif qui rappelle que malgré les difficultés, les défaites, ce qui ne marche pas, tous les jours sont merveilleux, surtout dans le basket.

Quelle est la marque de fabrique du Maccabi ?

On n’est pas l’équipe avec le plus de talent, ce qui ne veut pas dire que nous n’avons pas de joueurs talentueux. En tout cas, nous sommes la meilleure équipe et le résultat le démontre. Les joueurs comme Tyrese Rice (élu MVP du Final 4) sont du genre à faire ce qu’ils ont à faire au moment où ils doivent le faire. C’est ce qui s’est passé ce (dimanche) soir. Vous savez, parfois, ils en ont marre de m’avoir sur le dos, mais ce sont des mecs sains et sans vouloir raconter une histoire à l’eau de rose, il y a une jolie communion entre nous. Les victoires, c’est affaire de travail, de talent, mais aussi d’amour, en fait.

«C'était un combat de boxe avec des coups à l'estomac»

Pensez-vous que le Real Madrid a été perturbé par votre résistance ?

Les coaches, non. Les joueurs, je crois qu’ils pensaient que ce serait moins compliqué. J’avais dit à mes joueurs que si on ne les maintenait pas sous les 75 points en temps réglementaire, on perdrait. J’ai menti, mais tout le match, c’était un combat de boxe avec des coups à l’estomac. Dans la prolongation, on les a frappés à la tête et on les a mis à terre. Mais quelle belle équipe. Vous imaginez ce que ça signifie d’être deux fois de rang finaliste de l’Euroligue ? Moi, depuis gamin, je suis fan des JO. L’épreuve reine, c’est le 100 m. On se souvient tous du nom du vainqueur. Jamais de celui du deuxième, qui est juste le deuxième gars le plus rapide du monde. C’est injuste. Alors souvenez-vous de ce qu’a fait le Real cette saison, de son jeu magnifique.

Resterez-vous au Maccabi la saison prochaine (il est annoncé au CSKA Moscou) ?

Je m’y sens comme chez moi et on discute pour poursuivre la route ensemble. Si ce n’est pas le cas, je trouverai du boulot ailleurs (sourire).

Et la NBA ?

J’ai grandi aux USA, j’y suis tombé amoureux du basket via la NBA. J’aimerais y intégrer la plus grande Ligue du monde, mais il y a beaucoup d’excellents coaches là-bas. Et mon nom ne doit être en tête d’aucune liste d’aucune franchise NBA. Enfin, jusqu’à ce (dimanche) soir !»