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Alain Lobognon: "Il n’est plus question de faire de la figuration, mais il faut participer pour gagner"

Publié par News Basket Bêafrika sur 29 Juin 2013, 20:03pm

Catégories : #AFRIQUE

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La Côte d’Ivoire est définitivement rassurée. Elle abritera bien l’Afrobasket masculin 2013, du 20 au 31 août prochain. Les derniers doutes ont été levés après la visite, à la mi-juin, à Abidjan, d’une mission de la Fiba Afrique. De passage dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire, nous avons pu discuter du dossier avec le ministre ivoirien de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, Alain Lobognon. Pour lui, il est aussi important de relever le défi de l’organisation que celui de la participation.

 

M. le ministre, au plus fort des récriminations de la Fiba Afrique, avez-vous douté de la tenue de l'Afrobasket à Abidjan? 

 

« Le président de la République s’est engagé à voir la Côte d’Ivoire organiser de grandes manifestations sportives. Le sport a une place importante à jouer dans l’émergence de notre pays à l’horizon 2020. C’est dans cette veine que nous nous sommes battus pour obtenir l’organisation des 8èmes Jeux de la Francophonie en 2017. Avant ces Jeux qui vont réunir tous les pays, îles et territoires qui ont l’usage du français en commun, il y aura en 2014 les 3èmes Jeux de la Cedeao. Le mois prochain, la Côte d’Ivoire abrite la 5ème Conférence africaine des ministres des Sports. En ce moment se joue à Abidjan, la Can de rugby de la Zone C. Viendra en août, l’Afrobasket masculin. Cette compétition fait partie des grands événements ciblés par le gouvernement. Nous nous sommes engagés à tout mettre en œuvre pour que cet événement ait lieu. Déjà, à l'occasion de la nouvelle année 2013, j'avais identifié l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations de basketball masculin comme un défi à relever. Et depuis, nous sommes au travail. La Côte d'Ivoire s’est engagée à l’organiser et elle doit respecter sa signature. Nous ne voulons pas que l’adage qui voudrait qu’après deux échecs, il faille forcement s’attendre à un troisième, s’applique à nous. Nous nous sommes mis au travail pour que l'Afrobasket ait lieu à Abidjan, après les rendez-vous manqués de 2005 et 2011. Je peux dire que beaucoup de choses ont été faites depuis que nous avons pris le dossier en mains. Le gouvernement est déterminé à relever le défi. Tout cela pour vous dire qu’à aucun moment, nous n’avons douté. Nous sommes toujours restés confiants parce que nous nous sommes donné les moyens d’arriver en faisant appel aux compétences et à l’expertise nécessaires. »

 

Qu'est-ce qui était à l'origine de ce retard ?

 

"Ecoutez, il n’y a pas de retard ! Fiba Afrique a un cahier de charges que nous respectons. Je vous fais une confidence, c’est moi qui ai demandé à Fiba Afrique de nous donner un chronogramme d’appréciation des travaux liés aux infrastructures. Ce qui a été fait. Vous savez, tout le monde ne voit que le Palais des sports. Il ne faut pas oublier que nous nous sommes engagés à construire deux autres salles pour non seulement abriter certaines rencontres du tournoi. Mais, aussi, pour  permettre aux équipes de s’entraîner. Aujourd’hui, ces deux nouvelles salles sont quasiment prêtes. Le Palais des sports a certes besoin d’être remis à neuf à bien de niveaux. Et, cela nécessite un travail minutieux. Mais, que tout le monde soit rassuré, l’Afrobasket masculin 2013 aura bel et bien lieu en Côte d’Ivoire et dans de très bonnes conditions. Nous sommes dans les délais prescrits par Fiba Afrique. Fiba Afrique a énuméré un certain nombre de travaux à exécuter dits « travaux de mise aux normes Fiba » que nous sommes en train de terminer. La dernière visite de Fiba Afrique et, avant elle, une mission de Fiba Monde, ont évalué les travaux et ils ont été satisfaits. »

 

Maintenant que Fiba Afrique a donné  son onction, quand espérez-vous finir les travaux du Palais des sports de Treichville? 

 

« Selon le chronogramme de Fiba Afrique, nous avons accueilli une mission d’évaluation le 14 juin dernier comme je le disais tantôt. Au terme de cette visite, le responsable des compétitions de Fiba Afrique a marqué sa satisfaction et nous a félicités pour les avancées notables en ce qui concerne les infrastructures. La dernière mission de Fiba est attendue le 15 juillet. A cette date, l’instance africaine viendra réceptionner les infrastructures. Actuellement, nous sommes à la phase finale d’exécution des travaux. Je confirme que les travaux seront livrés le 15 juillet 2013. Je suis personnellement ces travaux et je peux vous rassurer que le 15 juillet, tout sera fin prêt pour accueillir les 15 autres nations du continent attendues dans notre pays. »

 

Qu'est-ce qui sera le plus important pour vous ? Relever le défi de l'organisation ou celui de la participation ? 

 

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  « Il ne faut pas les dissocier, l’un de l’autre. Après les échecs de 2005 et 2011, il était important pour nous de relever le défi de l’organisation. La Côte d’Ivoire ne peut pas continuer à renier sa signature. Le président de la République est un homme d’engagement, un homme de parole et quand il décide, il le fait. Il nous a instruits aux fins de tout mettre en œuvre pour tenir l’organisation de cette compétition à Abidjan. Il s’est personnellement investi avec l’ensemble du gouvernement pour accueillir l’Afrique en août prochain. Pour nous, le défi de l’organisation est très important. A l’étape actuelle des travaux de réhabilitation du Palais des sports, enceinte principale de la compétition, nous pouvons affirmer que nous avons atteint un premier objectif. Si on y ajoute les deux salles du Hall des sports, on dira que la Côte d’Ivoire a parfaitement réussi son pari. En ce qui concerne les infrastructures hôtelières, la logistique, la sécurité, le comité d’organisation y travaille. Les Ivoiriens sont de grands sportifs et nous ne désespérons pas de l’affluence lors des matches. Maintenant, il est clair que nous ne devons pas participer pour la forme. A ma prise de fonction au ministère de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, j’ai partagé ma vision avec les présidents de fédérations. Le sport est budgétivore et le gouvernement consent à sortir de gros moyens financiers pour permettre à notre pays de participer aux compétitions internationales. Pour moi, il n’est plus question de participer pour participer, mais il faut participer pour gagner. La compétition se joue à domicile, nous avons consenti énormément de moyens pour l’organiser et pour préparer l’équipe nationale. Tout ce à quoi on s’attend au soir du 31 août, date de la finale, c’est bien évidemment le trophée continental. On a le défi de l’organisation à relever mais aussi celui de la participation. Parce que la Côte d’Ivoire doit briller partout où elle se trouve. Et les efforts de repositionnement déployés  par le président de la République doivent être accompagnés par tous. C’est pour cela que nous disons à la Fédération ivoirienne de basketball qu’elle doit travailler, préparer son équipe, pour nous offrir ce trophée continental. »

 

Pouvez-vous nous indiquer le programme de préparation des « Eléphants » du basket et à combien s'élève le coût ?

 

« Cela ne relève pas du ressort du ministère. C’est surtout la responsabilité de la fédération de concocter un programme capable de nous faire grimper sur le toit de l’Afrique. En tant que ministère, notre mission est de trouver les moyens et de les mettre à la disposition de la fédération pour préparer son équipe nationale. Et  c’est ce que nous faisons. Il revient maintenant à la fédération de mettre en place un plan de travail pour donner les résultats attendus. » 

 

Et combien coûtera cet Afrobasket à la Côte d'Ivoire?

 

 « Pour cette compétition, le gouvernement a dégagé un peu plus de 3,5 milliards de FCfa. On aurait pu faire des économies si Fiba Afrique n’exigeait pas qu’on lui verse de l’argent au titre des droits de télévision. Alors qu’elle n’apporte aucun soutien financier à l’organisation de la compétition. Toutes choses que je ne trouve pas normales. Et je n’ai pas manqué de le signifier lors de  la 5ème conférence des ministres des Sports à Berlin, le 29 mai dernier. A cette occasion, j’ai appelé notre conférence à soutenir l'organisation des grands événements sportifs sur le continent africain. » 

 

Pourquoi un tel plaidoyer ?

 

 « C’est qu’après analyse, nous sommes arrivés à la conclusion que les fédérations internationales n'apportent aucun soutien, ni pour la construction des infrastructures, ni pour l'organisation pratique des événements sportifs aux pays volontaires pour accueillir des jeux internationaux. Au contraire, on a l’impression que ce sont là, des occasions pour elles de s’enrichir sur le dos de ces Etats avec toutes leurs exigences à n’en point finir. Je profite donc de cet entretien pour exhorter à nouveau la conférence des ministres des Sports des pays membres de l’Unesco à lancer un appel aux fédérations internationales afin de soutenir matériellement et financièrement les pays africains choisis pour organiser des compétitions sportives internationales. Il est important que l'argent du sport profite aussi aux pays africains qui fournissent des athlètes et des champions. Si on veut que l’Afrique rattrape son retard en termes d'infrastructures, la contribution financière des fédérations sportives internationales est indispensable. »

 

Après le succès des « Eléphanteaux » du foot, une victoire finale des « Eléphants » du basket finira-t-elle de vous consoler de l'élimination de l'équipe nationale ivoirienne de football en quarts de finale de la dernière Can en Afrique du Sud ?

 

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  « Ça a été une grande déception en Afrique du Sud. Mais nous n’en faisons pas un drame. Le sport en Côte d’Ivoire ne se limite pas qu’au football. En dehors du football, il y a des fédérations qui nous donnent énormément de joie au niveau international. Je veux parler du taekwondo. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est championne du monde francophone grâce à cette discipline. Nous attendons que toutes les fédérations suivent l’exemple du taekwondo. Et nous espérons que le basketball le fera en août prochain au terme de l’Afrobasket. Nous sommes arrivés à un niveau où il est primordial de faire un choix. Nous estimons qu’il y a des fédérations qui peuvent nous ramener assez de lauriers à l’international. Il suffit juste de leur donner le minimum pour qu’elles honorent la Nation. Et c’est ce que nous allons faire. Nous avons ciblé 6 disciplines qui peuvent nous faire honneur si nous les mettons dans les conditions qu’il faut. Bien évidemment, le taekwondo en fait partie. Il y a aussi l’athlétisme, le judo, le handball, la boxe et le basket-ball. Nous ne sommes pas un ministère du football, mais le ministère des Sports. Nous faisons la promotion de tous les sports et surtout de ceux qui veulent travailler. »

 

 

Propos recueillis par B. Khalifa NDIAYE

 

 

 

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