Malgré Victor Wembanyama, les San Antonio Spurs s'inclinent à Atlanta

D'abord apathiques jusqu'à la pause (34-69), les Spurs ont failli signer l'un des come-back de la saison lundi soir à Atlanta (109-99) pour le Martin Luther King Day grâce à une nouvelle partie éclatante de Victor Wembanyama en deuxième mi-temps.

La moue dépitée de Spike Lee a longtemps offert un bon résumé de la soirée, hier à Atlanta. Visage familier du Madison Square Garden de New York, le réalisateur oscarisé était de retour là où il a grandi pour le passage de Victor Wembanyama. Mais le spectacle a failli être de courte durée. Car à la mi-temps, le premier Martin Luther King Day de « Wemby » virait à la catastrophe (69-34 à la pause, 109-99 au final).

Limité à 12 minutes dans la ville natale du pasteur américain, le natif du Chesnay (Yvelines) a regagné les vestiaires sans le moindre point au compteur. Du jamais-vu dans sa jeune carrière NBA. Sa franchise avait les joues rouge vif, humiliée par les Hawks de Trae Young, incandescent (36 points, 6 rebonds et 13 passes). En le voyant sortir du vestiaire en bas de survêtement brun, le public de la State Farm Arena se demandait même si le Français allait revenir en jeu.

Batum et Philadelphie, ça marche
Inquiétude partagée à la fois par TNT, le diffuseur américain en antenne nationale, comme le public européen qui goûtait à une rare apparition de Wembanyama en « prime-time » (coup d'envoi à 21h30). Mais Gregg Popovich avait simplement puni ses titulaires pour leur entame apathique. Contre toute attente, les joueurs de l'ombre des Texans emmenés par Julian Champagnie (15 points) redonnaient alors un souffle de vie aux siens pour permettre le retour en fanfare de Wemby.

Wembanyama déchaîné après la pause
Pas assez agressif et peu servi par ses coéquipiers avant la pause, le MVP en titre du Championnat de France (26 points, 13 rebonds, 2 passes) goûtait enfin aux caviars de Tre Jones, Keldon Johnson puis Devin Vassell, tous transformés en dunks (83-65, 33e). De l'autre côté, Onyeka Okongwu et les Hawks subissaient, eux, la force de dissuasion de Wemby (5 contres). Déchaîné, l'ancien pupille de Vincent Collet à Boulogne-Levallois signait l'action de la soirée avec un dunk précédé d'un dribble dans le dos pour enrhumer Jalen Johnson (90-75, 38e).

Debout, Spike Lee pouvait applaudir à tout rompre, comme plus tard le poster féroce servi par Wembanyama sur la tête d'Okongwu (96-89, 44e). Entre-temps, Atlanta avait refait l'écart, aidé par la gestion toujours très précautionneuse du Français, rappelé trois minutes sur le banc, par les Spurs. Le miracle est tout de même apparu à l'horizon en fin de match après deux nouveaux dunks de Wemby dans une défense impuissante, entrecoupé d'un contre sur Young, pour enfin revenir à deux possessions (99-93, 45e). Mais Johnson (16 points, 10 rebonds, 7 passes) a brisé l'élan texan en allant chercher un panier crucial plus la faute du rookie français (102-95, 46e).

« Il a une telle présence sur le terrain, lui rendait hommage Young au micro de TNT. On ne sait jamais s'il va arriver à contrer le ballon. Ils l'ont beaucoup mieux utilisé en deuxième mi-temps. Je peux comprendre qu'il soit frustré parfois : il a des tirs ouverts et ils ne lui donnent pas le ballon. » Le sempiternel axe de travail chez les Spurs cette saison. Wembanyama retiendra, lui, un autre élément positif.

Pour la première fois en un mois, Gregg Popovich a accepté de le laisser plus de 24 minutes (27) sur le terrain. Indispensable aux chances de come-back des Spurs. Sa cheville droite, touchée à Noël, sera ré-examinée dans la semaine par le staff médical texan pour enfin le libérer de cette contrainte.