Les Warriors n'abdiquent pas et battent les Spurs

Alors que Golden State était déjà annoncé comme finaliste à l’Ouest après deux premiers matchs impressionnants, les voilà désormais dos au mur après la victoire de San Antonio dans le match trois. Défaite interdite donc pour les hommes de Mark Jackson qui doivent en plus gérer un Stephen Curry sur une jambe.

Le meneur des Warriors va tout de suite rassurer l’Oracle Arena en commençant le match par deux tirs primés. San Antonio va répliquer en gavant Tim Duncan de ballons à l’intérieur. Contrairement aux trois premiers matchs de la série, ce premier quart temps est dominé par la maladresse (30% aux tirs) et les pertes de balles (6 ballons perdus offrant 12 points aux Spurs) des hommes de Mark Jackson. Après avoir marqué 11 points dont 10 des Splash Brothers, en trois minutes, les Warriors vont rater dix consécutifs et rester muet pendant sept minutes. Les Spurs vont sauter sur l’occasion pour prendre le contrôle du match derrière un 14-0 derrière un Ginobili (11 points à 3 sur 3 à trois points) retrouvé. Sans surprise, c’est San Antonio qui vire en tête après douze minutes (26-19).

San Antonio dominateur mais maladroit

Comme lors du match trois, c’est San Antonio qui dicte le tempo. La défense texane est une nouvelle fois très agressive  efficace sur les rotations et empêche Golden State de courir en transition (0 points en contre attaque pour les Warriors). A l’image de ses joueurs, Mark Jackson ne semble pas trouver les solutions face au coaching de Monsieur Popovich. Pire, le pasteur n’a proposé aucun ajustements si ce n’est débuter Landry, sortir plus fort sur les situations de pick and roll sur Parker et… tenter de faire jouer Biedrins et Jefferson. Lattaque des Dubs est figée, la balle ne circule pas et seuls Jarrett Jack et Harrisson Barnes semblent capable de marquer. Malgré tout ça, les Warriors vont rentrer au vestiaire avec un déficit inéspéré de huit points (45-37) grâce à la maladresse des Spurs dans ce second quart temps.

Golden State vient de réaliser sa pire mi-temps des playoffs. Klay Thompson et Steph Curry combinent pour 4 sur 10 aux tirs et n’ont pas marqué depuis vingt et une minute ! La défense des Spurs les a complétement sorti du match, forçant Jack a gardé la balle et a forcé un contre un après un contre un. Le secteur intérieur subit le même traitement. Bogut, Landry, Lee, Ezeli et Green combinent pour seulement cinq points. Et enfin, leurs onze pertes de balles a offert douze points à San Antonio.

Si les hommes de Popovich peuvent être satisfait de leur défense, leur attaque est par contre aux abonnés absent. Tim Duncan et Manu Ginobili ont chacun marqué 14 points à 50% de réussite aux tirs alors que le reste de l’équipe en est à 5 sur 19. Un brin d ‘adresse en deuxième mi temps suffirait aux Spurs pour tuer ce match. Attention toutefois au réveil des Warriors dans le troisième quart temps.

Steph Curry réveille l’Oracle

Comme lors du match trois, Steph Curry va réagir dès le début de la mi temps. Il va marquer huit points de suite, dont deux énormes tirs primés, pour ramener Golden State à deux longueurs (51-49). A l’inverse de vendredi, après avoir vendangé les opportunités pour revenir à égalité ou passer devant (Balle perdue, tir raté, deux fautes offensives coup sur coup), un deux plus un de Carl Landry et un tir longue distance de Barnes vont permettre aux Warriors de passer devant (55-54) à cinq minutes de la fin du quart temps. En remettant la gonfle dans les mains de Steph Curry, Mark Jackson semble avoir trouvé le remède au manque de création de son attaque. Les Spurs, eux, vont continuer de rater tirs ouverts sur tirs ouverts (11 sur 42 depuis la fin du premier quart temps) remettant l’Oracle Arena dans le match. Derrière leur défense, ils vont toutefois réussir à reprendre la tête à l’entame du dernier quart temps (62-60).

36% de réussite, 10 ballons perdus et 8 rebonds offensifs pour 12 points pour San Antonio, 33% (dont 11/28 dans la raquette), 17 ballons perdus et 16 rebonds offensifs pour 12 points pour Golden State. Voilà comment on pourrait résumer cette rencontre jusqu’alors. Le tempo est toujours favorable aux Spurs mais on l’a vu ils ne sont pas à l’abri d’un coup de chaud des Warriors.

Le jeu d’échec entre les deux techniciens bat son plein alors que Golden State joue les douze minutes les plus importantes de sa saison. Intelligemment San Antonio va continue de ralentir le rythme. Les possessions sont longues, et Popovich décide de frapper là où ca fait mal en donnant la balle au trio Duncan – Ginobili – Parker. En face, Jackson répond en ciblant à chaque fois le duel avantageux dont joui Harrison Barnes sur Gary Neal. A l’approche du money time, ce sont toutefois toujours les Spurs qui sont devants (78-72). Face à la rigueur et la patience des texans, Golden State va répondre par les exploits personnels de Jarrett Jack. Dans une ambiance irrespirable, les défenses vont devenir suffocantes à l’image des trois contres en une minute de Tim Duncan et des 18 rebonds d’Andrew Bogut.

Un money time irréspirable

A une minute de la fin, Jack va remettre les deux équipes à égalité (82-82). Sur l’action suivante, la patience des Spurs va être récompensée par un gros tir de Tony Parker (17 points) dans le corner en déséquilibre pour donner deux points d’avance aux Spurs (84-82). Avec 39 secondes à jouer, c’est Klay Thompson, rapidement, qui va répondre aux français avec un lay up au dessus des bras tendus de Kawhi Leonard et Tim Duncan (84-84).

Nous voici donc avec 30 secondes à jouer, balle aux Spurs. Comme lors du match deux, c’est Manu Ginobili qui va hériter du ballon. Au plus mauvais moment Harrison Barnes va glisser devant l’argentin, lui offrant un tir ouvert à trois points. L’argentin va malheureusement rater la cible, et après une féroce bataille au rebond, c’est… Jarrett Jack qui va récupérer le ballon avec 15 secondes sur l’horloge. Sans surprise, c’est Jack, chaud comme la braise dans ce money time, qui va prendre et rater le tir décisif. On est parti pour cinq minutes supplémentaires !

Les Warriors vont commencer cette prolongation comme ils ont terminé le temps réglementaire en donnant la balle à Jarrett Jack et à Harrison Barnes. La stratégie va être payante puisqu’ils vont prendre le meilleur départ (93-84). Pour San Antonio, après trois minutes de jeu, c’est le bal des occasions manquées. Tirs ratés, air ball, claquette dunk manquée, pertes de balle, rebonds offensifs offerts, tout semble aller contre eux. Après trois minutes trente sans marquer, Danny Green va enfin mettre un tir ouvert à trois points pour entretenir l’espoir (93-87). Mais Golden State ne va pas paniquer, ils décrochent une victoire au combien importante et égalise à deux victoires partout.

Barnes, Jack et la maladresse des Spurs

Les fans des Warriors peuvent dire un grand à Harrisson Barnes (26 points et 10 rebonds) dont 11 dans le quatrième quart temps et la prolongation, et à Jarrett Jack (22 points, 6 rebonds et 4 passes), pourtant tellement décrié, auteur lui de 10 points dans les dix sept dernières minutes. Au jeu collectif des Spurs, Mark Jackson a répondu avec une obsession d’isolation qui a fini par porter ses fruits. Après avoir perdu 18 ballons lors des trois premiers quart temps, Golden State n’en perdra plus un pour finir le match Les Spurs eux peuvent se mordre les doigts. Ils ont contrôlé le match mais leur 23 sur 73 sur les 41 dernières minutes leur coûte le match.

Le reste de la série s’annonce passionnante. L’avantage reste cependant côté San Antonio qui a l’avantage du terrain et qui devrait éviter de manquer autant de tirs ouverts dans les prochains matchs. Mark Jackson l’avait dit Golden State n’abandonnera pas. Ils l’ont montré dans cette rencontre.

Rendez vous mardi à San Antonio pour un match cinq capital.