David Stern souhaitait un accord dans les 48 heures après le vote du Board of Governors mercredi, son vœu a été exaucé. Après quatre mois d’un feuilleton aux multiples rebondissements, les frères Maloof ont finalement accepté de vendre les Kings au groupe d’investisseur de Sacramento emmené par Vivek Ranadive pour 535 millions de dollars.
Record pour une franchise NBA
Cette somme fait des Kings la franchise la plus chère de l’histoire de la NBA. Personne n’avait mis autant d’argent pour acheter une franchise NBA. Les Maloof et Vivek Ranadive sont donc tombés d’accord sur la somme de 535 millions de dollars soit 10 millions de plus que l’offre initiale présentée par Sacramento. Les 65% de parts détenues par les Maloof représentent ainsi 347,75 millions de dollars.
La relation entre les Maloof et la NBA se termine donc sur une bonne note. Compte tenu du comportement de la fratrie, on pouvait s’attendre au pire. Entre la possible entrée de Chris Hansen comme propriétaire minoritaire ou encore voir les Maloof rester aux commandes de la franchise, tout semblait envisageable après le vote de mercredi. Mais comme précisé dernièrement, les frères Maloof et la NBA avaient tous deux envie de tourner la page. Ils peuvent désormais se tourner vers d’autres intérêts et la NBA peut se targuer d’avoir en Vivek Ranadine le premier propriétaire d’origine indienne. Une aubaine pour David Stern et Adam Silver qui souhaitent implanter la NBA en Inde à la manière de leur stratégie chinoise.
Un avenir doré pour Sacramento ?
Le 17 mai 2013 ouvre une nouvelle ère de l’histoire des Kings. Mais avant de penser au sportif, la nouvelle équipe dirigeante va devoir s’assurer que la construction de la nouvelle salle en plein centre ville surmonte les obstacles locaux auxquels elle va être confrontée. L’équipe de Ranadive au même titre que le maire de la ville, Kevin Johnson, devront également faire face aux pressions de la NBA pour voir la dite arena ouvrir à temps en 2016.
Le deuxième chantier pour Ranadive sera de se concentrer sur l’équipe en place. Souhaitant poser son empreinte sur la franchise, il devrait sans aucun doute se séparer du general manager Geoff Petrie et de l entraîneur Keith Smart. Il faut garder en tête que Vivek Ranadive faisait partie jusqu’à hier du board des Golden State Warriors. Il a été acteur et témoin du renversement de culture de la franchise depuis deux ans et il voudra faire la même chose avec les Kings. On annonce déjà Mike Malone, assistant coach de Mark Jackson à Golden State, comme favori pour le poste d’entraîneur à Sacramento.
L’intersaison des Kings promet d’être révélatrice de l’état d’esprit de Vivek Ranadive qui a déjà annoncé vouloir construire une équipe compétitive le plus rapidement possible.
Kevin Johnson, héros de toute une ville
Comment parler du dénouement de cette affaire sans mentionner celui qui a permis à Sacramento d’avoir une chance de retenir les Kings ? Kevin Johnson.
L’ancienne gloire NBA, devenu maire de la capitale californienne en 2008 (réelu en 2012), a été le protagoniste de la fronde de Sacramento. Conscient de l’impact économique qu’une franchise NBA a sur une ville aussi modeste que Sacramento, il a fait jouer ses relations pour obtenir de David Stern la garantie de pouvoir présenter une contre proposition. Ayant l’avantage de connaitre les rouages du milieu, KJ partait donc, malgré la situation précaire de sa ville, avec un pas d’avance sur ses concurrents.
Il a ensuite réussi à attirer des investisseurs locaux mais également des milliardaires de toute la Californie, prouvant ainsi toute la force de sa candidature. Il a par la suite habillement recueilli le soutien des habitants d’une ville, pourtant mal en point économiquement, en jouant sur la passion qui entoure la franchise.
Maintenant que l’affaire est dans le sac, Johnson va devoir faire face aux critiques concernant la nouvelle salle. Sur le long terme, via le projet des Kings, le maire fera sans nul doute une pierre deux coups. La transformation du centre ville va permettre à Sacramento d’être beaucoup plus attractif. Si les Kings suivent les modèle des Indiana Pacers ou des San Antonio Spurs, ils devraient faire partie du paysage NBA pendant encore des longues années. Après deux ans de galère et d’incertitude, c’est tout le mal qu’on leur souhaite.
Quand à Kevin Johnson, son coup de maitre restera dans les annales de la NBA comme la marche à suivre pour sauver une franchise du déménagement. Et si jamais certains l’oublient, ils n’auront qu’à lever les yeux pour admirer le maillot floqué de son nom et de son numéro sept fétiche flottant au plafond de la Sleep Train Arena dès la saison prochaine.