Finales NBA - Acte 5: Manu Ginobili met le Heat à terre

Cette série est devenue imprévisible. Aucune tendance ne dure plus d’un , les héros sont aussi surprenant qu’ils se multiplient et changent match après match et les deux équipes se rendent coup pour coup. Alors, dos à dos, avec un championnat dans la balance, qui du Heat ou des Spurs allait faire pencher l’affaire en sa faveur lors du match, au combien décisif, numéro 5 ? Manu Ginobili vous offre sa réponse.

Gregg Popovich n’avait annoncé aucun changement dans son cinq de départ le matin du match. Comme souvent, personne n’aurait du le croire. Première surprise à l’arrivée au AT&T Center, Manu Ginobli est titulaire. Il s’agit de sa première titularisation saison régulière et playoffs compris. Et les risques pris par Gregg Popovich vont payer d’entrée de jeu. C’est l’argentin qui marque le premier panier du match et c’est lui qui va porter les Spurs en début de rencontre. Il terminera la première moitié de match avec 11 points et 6 passes : c’est déjà six points de plus qu’il en avait dans tout le match 4. Le rythme est extrêmement élevé d’entrée de jeu, et sous l’impulsion de leur arrière, au premier temps mort (6m28 restantes), les Spurs sont devant de 4 points (15-12) et Gino a déjà sept unités.

Après un début de match très timide, Tony Parker se réveille et abuse Cole possession après possession, lançant l’attaque des Spurs. San Antonio passe un 12-0 pour prendre le large en fin de premier quart-temps. (32-19). Le Heat n’a mis qu’un seul panier en près de 4min30 ce qui coïncide avec les sorties de Chalmers et Bosh. Les changements de rotation à San Antonio ont fait leur effet, même défensivement, forçant une multitude de tirs difficiles pour Miami . Les Spurs ont eux scoré sur 9 de leurs 10 dernières possessions, avec un trois point de Kawhi Leonard en forme de point d’exclamation pour conclure les douze premières minutes du match. C’est un run de 15-2

Début de deuxième quart-temps sur le même mode : Spurs au taquet, Miami complètement à la rue. Danny Green redevient sans pitié à 3 points. Le mouvement de la balle côté texan atteint des sommets. En en rentrant un troisième à 6min50 de la mi-temps, Green devient même le recordman de tirs à trois points inscrits en une série de finales NBA avec 22 tirs primés (à égalité avec un certain Ray Allen). 

Sursaut d’orgueil des champions qui rentrent trois paniers de suite pour recoller un peu (47-36) après avoir été mené de plus de vingt points. Après une grosse gueulante de Pop, les Spurs donnent pourtant six points de plus à Miami (3+1 pour Ray Allen, layup de James) et les champions sont de retour à -5.

Duncan met fin un 12-0 en rentrant un nouveau tir avec la planche. LeBron James va au poste et a enfin un impact sur le match. Ginoboli sur 3 lancers-francs, redonne 10 points d’avance à San Antonio avant la dernière minute de jeu de la 1ere mi-temps. Parker termine la mi-temps avec un drive tout en contrôle pour donner 9 points d’avance à San Antonio (61-52).

Les Spurs sont à plus de 60% aux tirs à la pause et le seront encore au terme de la rencontre. La défense du Heat est poreuse voire même »catastrophique » par moment comme la qualifia Shane Battier après la rencontre. Cette deuxième mi-temps peut être résumée en 4 actes. Un premier où le Heat lâche les chevaux et réussit à revenir à 1 point avec 3 minutes à jouer dans le troisième quart-temps. On croit alors que les floridiens ont laissé passer la tempête et tort avions nous. Dans la foulée, les Spurs enchainent, à cheval sur le troisième et quatrième quart-temps un 19-1 presque rédhibitoire pour prendre 20 points d’avance. Ginobili est décisif dans cette série en scorant le premier tir (à 3 points) et en donnant 12 points d’avance aux Spurs à la dernière seconde du troisième quart-temps (87-75).

Miami n’ayant plus rien à perdre, et malgré un LeBron James superbement défendu par Boris Diaw (1/8 aux tirs dans le quatrième quart-temps avec Diaw su le dos). Le Heat provoque des pertes de balle en masse côté Spurs (19 au final), voit Ray Allen prendre feu sur une période de 3 minutes et reviendra à 8 points sur un lancer-franc de Dwyane Wade avec un peu plus de 5 minutes à jouer. Mais San Antonio en avait encore dans le réservoir pour provoquer un quatrième moment fort dans cette mi-temps. Tony Parker (26 points au final) crée pour lui même mais aussi pour Danny Green (24 points) qui d’un tir longue distance en transition redonne 12 longueurs d’avance aux siens et offre un succès on ne peut plus mérité à San Antonio.

La rentrée de Manu Ginobili (24 points et 10 passes décisives) dans le cinq de départ fût un coup de poker réussit par Popovich. Celui-ci permit à l’Argentin de profiter de l’attention portée par le Heat à Duncan et Parker pour avoir plus d’espace pour créer son propre shoot etêtre un véritable « playmaker » face à un faible défenseur (Mike Miller). Cette série est une guerre d’ajustements match après match entre Spoelstra et Popovich mais les joueurs doivent aussi répondre présent sur le parquet. En inscrivant 18 de leurs 44 shoots et en étant parfois pathétiquement étourdi en défense, James et Wade devront rapidement se rappeler que les Finales NBA se gagnent de ce côté du terrain. Dans le cas contraire, ils seront la 23e équipe en 28 sériers à perdre les finales NBA après avoir été mené 3-2. Retour à Miami pour l’acte final.

Score final : 114-104