Sans Parker, les Bleus se sont hissés dans le Grand Huit du basket mondial. Ils le doivent en partie à Nicolas Batum qui, en 8es de finale face à la Croatie, a sorti le match que l'on attendait de lui. Mais à l'heure d'affronter l'Espagne mercredi en quarts de finale (22 heures), le leader par intérim de l'équipe de France doit prendre davantage le contrôle.
A grands pouvoirs, grandes responsabilités. C'est ce que Nicolas Batum s'entend dire depuis qu'il a rejoint la sélection nationale en 2009. Et c'est encore plus vrai durant ce Mondial où il doit compenser la défection de Tony Parker.
"Il n'y a pas de grande équipe sans grands joueurs. Du fait des absences, on en a forcément moins, donc il est indispensable que ceux dont on dispose encore soient à leur meilleur niveau. Je pense qu'ils vont élever le leur et il le faut", avait exhorté Vincent Collet, le coach, avant le 8e de finale face à la Croatie (gagné 69-64). "Batman", son surnom, avait bien reçu le message et signé 14 points et quatre interceptions ce samedi, pour survivre au premier match "à la vie à la mort" de l'Euro.
"On ne devient pas le patron en un été"
A 25 ans, épaulé par Boris Diaw, soulagé par le rendement inattendu du jeune pivot Joffrey Lauvergne (22 ans), l'ailier de Portland (NBA) doit donc supporter la pression. "Même si on sait que c'est un rôle toujours difficile à assumer, on a vu que Nico avait le talent pour le remplir sans problème. Il lui faudra encore un peu de temps pour prendre vraiment les clés de cette équipe mais on essaie de le préparer pour qu'il devienne un jour le Tony Parker de sa génération, nous expliquait Florent Pietrus, un des vétérans tricolores. Il parle plus et surtout, il est de plus en plus écouté. L'absence de 'TP ' favorise la transition mais on sait qu'on ne devient pas le patron en un été."
C'est vrai et, à 32 ans, Tony Parker n'a pas dit son dernier mot. Encore moins maintenant qu'il sait qu'en 2015, il défendra le titre de champion d'Europe en France, tout en essayant de se qualifier pour son ultime objectif, les JO à Rio. Néanmoins, en cas de gros match face à l'ogre espagnol mercredi en quarts et en cas de victoire sur un adversaire qui l'a parfois fait "dégoupiller", Nico Batum prouverait définitivement qu'il est plus qu'un leader par intérim.