L'équipe de France a achevé sa préparation à la Coupe du monde, dimanche, par une victoire très convaincante face à l'Australie (73-50) dans le sillage -encore- d'un excellent Boris Diaw.
Si le plus dur reste à venir, dès la semaine prochaine à Grenade, Vincent Collet peut souffler. Après quatre matches pas franchement rassurants, son collectif a enfin semblé donner sa pleine mesure, ce dimanche au Rhénus. Face aux Australiens, contre lesquels ils étaient tombés la semaine dernière, les Bleus ont en effet réalisé un match-référence (73-50) pour conclure le tournoi de Strasbourg, autant dans l’intensité défensive (seulement 22 points encaissés en deuxième mi-temps) que dans l’application et les variations en attaque.
Boris Diaw, l'incontestable MVP du soir, a lancé les siens sur les bons rails en marquant 10 points d’entrée (21-15 à la fin du premier quart-temps). En 25 minutes de jeu, le capitaine a tout fait : scoreur (17 pts), distributeur de caviars, à son aise dans la raquette mais aussi derrière l'arc (3/4 à trois points), et même à la mène sur certaines séquences. On lui pardonnerait presque ses 6 pertes de balle. L’autre taulier du groupe, Nicolas Batum, a été impeccable, tout en justesse et en efficacité (5/7 aux tirs).
Les pivots ont réagi Les pivots, à la traîne la veille, ont été plus en vue ce dimanche. Joffrey Lauvergne, propulsé dans le cinq, a souffert au rebond mais a pris ses responsabilités en attaque (10 points). L'immense Rudy Gobert a lui réalisé un énorme match défensif, faisant valoir son envergure pour enchaîner les contres (4 "scotchs" au total). Même Ian Mahinmi, dans un temps de jeu limité, s’est montré plutôt actif, et les 30 points marqués par les Bleus dans la raquette prouvent qu’ils ont tiré les leçons de la veille.
Côté Boomers, hormis l’imposant Aron Baynes (17 points), personne n’a réussi à se mettre en valeur face au mur défensif bleu, beaucoup plus actif que d’ordinaire. Encore dans le coup à la pause (-8), les visiteurs ont coulé à l’entame des dix dernières minutes, notamment grâce à l’adresse d’Antoine Diot (10 points) et des autres extérieurs tricolores. Même la fracture, flagrante depuis quinze jours, entre les anciens et les jeunes pousses, s’est estompée. Mais Batum refuse de se reposer sur ce dernier constat encourageant : il sait que le groupe devra «être prêt d’entrée» en Espagne. Il n’y aura en effet pas de round d’observation puisque l'équipe de France entamera sa Coupe du monde samedi face au Brésil, avant d'enchaîner le lendemain contre la Serbie… puis l’Espagne trois jours plus tard.
Les réactions
Vincent Collet : « C’est beaucoup mieux qu’hier, mais aussi mieux que ce qu’on a vu à Antibes, notamment au niveau de la consistance où nous faisons enfin un match entier. Le meilleur exemple est en première mi-temps, lorsqu’on perd quelques ballons et qu’on laisse les rebonds à Baynes, notre consistance nous permet de rester dans le match. Les pertes de balles ont été provoquées par le jeu, c’est normal, même s’il faut encore en réduire le nombre. On a réussi à se créer plus de situations confortables. Ce que je retiens, c’est que nous n’avons jamais baissé de pied dans l’intensité défensive. Les Australiens ont eu du mal à trouver des solutions et c’est essentiellement parce que nous avons limité l’accès à notre panier. Ce que les joueurs doivent retenir de ce match, c’est la manière, plus que le résultat, afin d’être déjà focalisés sur le début de la Coupe du monde car je pense que le Brésil est encore plus fort que l’Australie ».
Boris Diaw : « Enfin ! C’est le genre de match qu’on voulait réaliser depuis le début de cette préparation. Il fallait du temps, mais il ne faut surtout pas croire que tout est parfait pour autant. L’essentiel, c’est que l’état d’esprit était bien meilleur. Par rapport au match de samedi, il y a eu un déclic mental, de la première à la dernière minute, tous les joueurs qui sont entrés sur le terrain étaient prêts à payer de leur personne. Nous avons très bien défendu. Limiter l’Australie à 50 points, on doit être heureux de ça. Après le match d’hier, chacun a fait son autocritique, chacun a pris conscience qu’il ne faisait pas les efforts nécessaires. En parler c’est bien, le faire, c’est mieux ».