Si Nikola Jokic a vécu avec son flegme habituel le premier titre obtenu par les Nuggets, lundi à Denver, Michael Malone, l'entraîneur, et Jamal Murray ont montré beaucoup plus d'émotions.
Nikola Jokic (pivot de Denver, vainqueur de Miami 94-89 et champion NBA) : « Je pense qu'on a joué le meilleur basket. Aujourd'hui, on n'a pas rentré de tirs mais on a défendu. À titre personnel, c'est une grande aventure. J'ai été drafté 41e mais ça ne veut rien dire. Une fois que vous êtes en NBA, vous êtes un joueur. Miami a des joueurs qui n'ont même pas été draftés et qui ont contribué à leur succès. Je suis content pour tout le monde. Mikey (Michael Porter Jr) a subi trois opérations et il nous a aidés à gagner un titre. Jamal (Murray) aussi a été opéré. Il ne jouait pas bien au début de la saison mais on sait tous de quoi il est capable. Gagner le titre est un sentiment formidable mais comme je l'ai dit par le passé, il n'y a pas que cela dans la vie. Il y a un tas d'autres choses que j'aime, que j'ai envie de faire. Le sport a toujours été une priorité en Serbie mais maintenant, nous avons Djokovic, peut-être le meilleur tennisman de tous les temps, et un titre NBA. C'est agréable d'être serbe en ce moment je pense. »
Michael Malone (entraîneur de Denver) : « Non, je n'ai pas encore réalisé et je ne pense pas que cela arrivera ce soir parce que je vais trop boire (rires). Ces moments sont surréalistes. Je suis arrivé dans la ligue il y a 22, 23 ans et je rêvais de devenir head coach (entraîneur principal), sans savoir si j'aurais un jour cette opportunité. Cela n'a rien d'évident. Mon père ne l'a qu'une seule fois (avec Toronto en 1995-1996, plus un intérim à Cleveland en 2005) et c'est le meilleur coach que je connais. À la mi-temps, j'ai dit aux joueurs qu'on n'avait pas bien joué, qu'on avait des problèmes de fautes, qu'on ne rentrait pas un tir et que malgré cela, on n'était mené que de sept points. Je suis fier de la défense sur ce match. Quand l'attaque ne fonctionne pas, il faut trouver des ressources de l'autre côté du terrain. »
« J'ai repensé à ma rééducation. J'ai repensé aux larmes, au sang, à la sueur. Tout est remonté d'un coup » - Jamal Murray
Jamal Murray (meneur de Denver) : « (Sur ses larmes sur scène) Je ne pouvais pas me retenir, c'était un moment surréaliste. Tout est remonté d'un coup. Mon parcours, la célébration avec les gars, le moment en lui-même, mes souvenirs de moi enfant. J'ai travaillé toute ma vie pour ça. Tout vrai basketteur veut jouer ce genre de match, vivre des moments pareils. J'ai repensé à ma rééducation (il s'est rompu un ligament croisé en 2021), au fait que je ne pouvais pas marcher, pas monter les escaliers, et pas juste pendant un mois ou deux. J'ai repensé aux larmes, au sang, à la sueur. J'ai raté pas mal de tirs en début de match. Sans doute à cause de l'adrénaline. Vous voulez finir le travail sur votre parquet, devant vos fans, votre famille. »