Gregg Popovich après la draft de Wembanyama : « Il ne faut pas sauter d'étape »

Victor Wembanyama a peine drafté en 1re position, Gregg Popovich, l'emblématique coach des Spurs, a donné une conférence de presse depuis San Antonio. L'occasion de louer les qualités de son nouveau poulain mais également de prévenir : ses adversaires voudront le défier.

Douze mille fans ont célébré bruyamment la draft de Victor Wembanyama à l'AT & T Center, la salle des San Antonio Spurs. La franchise texane avait aussi organisé une autre projection de l'événement, en bien plus petit comité, dans son futur ex-centre d'entraînement. Deux fois plus de medias que d'habitude étaient présents pour suivre cette draft si particulière.

Gregg Popovich a suivi l'annonce d'Adam Silver sur le parquet, derrière un rideau noir séparant les journalistes des invités des Spurs - dont Manu Ginobili, "un emmerdeur" a-t-il plaisanté -. Le coach s'est vite présenté, de bonne humeur, face la presse. Durant près de vingt minutes, il a dit tout le bien qu'il pensait de son nouveau joueur, attendu ce vendredi après-midi à l'aéroport de San Antonio.

Comment profiter de l'opportunité présentée par un joueur avec autant de qualités que Victor Wembanyama ?
On est enchanté d'accueillir Victor, qui est à l'évidence un sacré talent et un jeune homme très mûr. Mais comme pour tous les choix de draft, le premier, le vingt-septième ou le trente-huitième, notre responsabilité est de créer un environnement dans lequel les joueurs peuvent s'épanouir et avoir un maximum de succès.

Que pouvez-vous faire pour aider "Wemby" à gérer l'énorme pression qui l'accompagne ?
Je ne sais pas encore ce que je vais lui dire. Il faudra attendre de le connaître un peu mieux. Nous n'avons pas encore de relation personnelle. Mais de ce que j'ai vu, je ne crois pas qu'il va avoir beaucoup besoin de moi pour gérer la pression. Ses parents ont déjà fait un travail formidable.

« On sera là pour conseiller, suggérer, répondre aux questions. On sera disponible alors qu'il va s'intégrer à une équipe, à une ville, à un nouveau foyer. »

Comment la ville vit l'arrivée de Victor ?
Je sais que la ville est excitée et qu'elle l'était déjà quand on a eu le premier choix à la loterie le mois dernier. Mais cette ville a une longue histoire d'amour avec les Spurs. Cela ne change pas avec le choix de draft ou l'année. Les fans ont toujours été loyaux. Ils aiment les Spurs et les joueurs en retour ont toujours compris leurs responsabilités vis-à-vis de cette ville.

Que faire pour le préparer au mieux ?
Il ne faut pas sauter d'étape. Il y a d'abord les règles qui sont un peu différentes du basket FIBA. À cause de la hype, il sera ciblé. L'important est d'installer un cadre et un environnement dans lequel il se sent à l'aise. Il n'est pas LeBron, Tim (Duncan), Kobe (Bryant) ou qui que ce soit d'autre. Il est Victor et on veut qu'il le reste. Alors, on fera ce qu'on a fait dans le passé avec tous les autres joueurs. On va l'observer. On sera là pour conseiller, suggérer, répondre aux questions. On sera disponible alors qu'il va s'intégrer à une équipe, à une ville, à un nouveau foyer. On verra ce qu'il va manger, qui va préparer sa nourriture, toutes ces facettes.

Êtes-vous excité de coacher un joueur pareil ?
N'importe qui serait excité d'avoir le numéro 1 de la draft. Je suis très enthousiaste... Vous ne voulez pas que je saute partout, si ? (rires). Je ferais bien un saut périlleux mais je serais absent pendant trois mois après ça.

« Il a de grandes dispositions, un bon mélange de capacités intellectuelles et d'intelligence émotionnelle. »

La manière dont il a géré toute l'attention autour de lui vous impressionne-t-elle ?
Il a de grandes dispositions, un bon mélange de capacités intellectuelles et d'intelligence émotionnelle. Il comprend la hype, toute l'attention qu'il reçoit, mais il le vit bien. Quand il est arrivé à l'aéroport à New York, il a souri, il a signé des autographes. Il a profité du moment. Après quinze ou dix-huit ans, il ne l'appréciera peut-être plus autant mais jusqu'ici, il a été très accessible. Il n'a pas besoin de beaucoup de conseils dans ce secteur.

Participera-t-il à la Summer League ?
Il participera à la Summer League mais dans quelles proportions, on ne le sait pas encore. Il vient de terminer son Championnat. Je n'ai parlé qu'une fois ou deux au téléphone avec lui. Je dois me faire une meilleure idée de son état d'esprit, discuter avec les gens qui l'ont entraîné toute sa vie. On prendra ces décisions quand on en aura parlé tous ensemble.

Doit-on s'attendre à le voir s'entraîner avec Tim Duncan ?
Au jour le jour, non. Mais vous pouvez être sûrs qu'il va avoir des conversations avec lui. Victor a déjà fait part de son envie de passer du temps avec Timmy et David (Robinson). Mais vous ne le verrez pas l'entraîner.

Vous aviez dit de Manu Ginobili qu'il fallait le laisser être lui-même. Cela pourrait être la même chose avec Victor, qui ne joue comme les autres intérieurs ?
J'ai beaucoup appris de Manu. On ne peut pas faire des joueurs ce que vous pensez qu'ils devraient être. Il faut plutôt comprendre ce qu'ils ont et capitaliser dessus parce qu'aucun joueur n'est parfait.

Avez-vous parlé de lui avec Tony Parker ?
J'ai parlé avec Tony et beaucoup d'autres personnes. Tony est un grand fan.

Les Spurs le laisseront-ils disputer la Coupe du monde avec l'équipe de France ?
C'est une décision qui n'a pas encore été prise je crois.