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AGE FCBB : Sonny M'Pokomondji nous dresse son programme de développement du Basket Centrafricain

Publié par NBB sur 24 Février 2021, 20:55pm

Catégories : #AFRIQUE, #FCBB, #Federeration Centrafricaine de basketball

Le champion d'Afrique 1974 Sonny M'Pokomondji brigue le fauteuil du président de la Fédération Centrafricaine de basketball (FCBB)

Le champion d'Afrique 1974 Sonny M'Pokomondji brigue le fauteuil du président de la Fédération Centrafricaine de basketball (FCBB)

À trois jours de l'Assemblée générale élective de la Fédération Centrafricaine de basketball qui aura lieu samedi 27 février à bangui, notre rédaction a donné la parole à tous les candidats qui briguent le fauteuil du président de la FCBB de répondre à une série de questions afin de permettre au public de mieux les connaître mais surtout d'avoir une idée assez claire sur leurs différents programmes. Comme tout un symbole, le pionnier Sonny M'Pokomondji, champion d'Afrique en 1974 et membre de l'équipe nationale Centrafricaine présente au championnat du monde à Porto Rico (1974) a été le premier à avoir répondu à notre demande d'interview. M'Pokomondji se dit "confiant et serein" pour le grand rendez-vous à venir.

Voici la teneur de cette interview exclusive 

Cyrille Ngario (News Basket Beafrika) : Bonjour Sonny M’Pokomandji, vous êtes une légende vivante du basketball Centrafricain et aujourd'hui candidat au poste du président de la FCBB. Tout d'abord, comment allez-vous à trois jours de l'assemblée générale élective ?

Sonny M’Pokomandji : "Je vais bien. Je suis serein et confiant !"

Quelles sont les principales raisons de votre candidature ?

Sonny M’Pokomandji : "Je ne vous ferais pas l’injure de vous dire que notre basket va bien. Nous venons de nous qualifier en battant la RDC et Madagascar à Tunis ; Félicitations aux fauves ! Mais je m’empresserai de dire qu’une hirondelle ne fait pas le printemps. Hier, le basket était un jeu, un sport de masse et l’on pouvait le pratiquer partout et par le maximum de jeunes filles et garçons, surtout dans le milieu scolaire. Nous avions des terrains de basket dans presque toutes les écoles fondamentales, collèges et autres lycées ; et ce dans tout le pays, aussi bien à Bangui que dans nos villes de province et nos villages. Toutes ces infrastructures ont été détruites, ou tout simplement laissées à l’abandon. Naturellement, les jeunes amoureux du basket se sont orientés vers d’autres disciplines sportives ou pire ont abandonné le sport. Il faut ajouter à cela que certains compatriotes, au lieu d’accompagner les jeunes, ont transféré leur rancœur dans la famille basket ; ce qui la incontestablement affaiblie."   

Si vous êtes élu président de la Fédération Centrafricaine de basketball ce week-end. Quelles sont les grandes lignes de votre programme à court, moyen et long terme ?

Sonny M’Pokomandji : "Nous commencerons naturellement par faire un État des lieux même si nous n’ignorons pas que le défi à relever est immense. Bien que nous avons le contact permanent avec beaucoup  d’acteurs du basket centrafricain, à défaut d’organiser dans l’immédiat les Etats Généraux du basket, nous aurons une large concertation afin de recueillir leur avis sur notre vision de la relance durable de notre basket. Nous solliciterons aussi l’avis des médias qui sont des  partenaires indispensables pour la réussite de cette mission.

Notre projet est basé sur la création d’écoles de basket où des enfants de 7 à 13 ans apprendront à jouer au basket et prendront ensuite une licence dans le club de leur choix. L’école de basket ira vers les jeunes c’est-à-dire dans les quartiers, villages et villes de notre pays. C’est defonceque de dire que notre école de basket ne fonctionnera que de dire que les écoles ne fonctionneront que si et seulement si nous avons d’une part des infrastructures et d’autre part des formateurs.
Avec l’Etat (Ministères de l’Education Nationale et celui de la Jeunesse et des Sports), nous ferons l'inventaire des terrains détruits ou abandonnés et nous lui proposerons un programme de construction ou de réhabilitation des terrains. Avec la Fédération des Sports Universitaires et scolaires nous signerons une convention de partenariat pour encourager la redynamisation du championnat scolaire et universitaire notamment le volet basket.

Un plan de formation sur dix ans sera élaboré pour les entraîneurs, les arbitres et les officiels de table à tous les niveaux. A cet effet, nous solliciterons FIBA Afrique et Monde mais aussi des pays amis susceptibles de nous accompagner pour la mise en œuvre de ce plan de formation. Il nous faudra aussi assister nos ligues affiliées et nos clubs pour qu’ils fonctionnent comme des véritables associations avec des textes bien conçus et appliqués. Notre basket retrouvera son « aura » d’antan si nos clubs et nos ligues sont forts. Alors, nous pourrions de nouveau former des champions…La fédération doit prendre entièrement sa part de responsabilité dans cet œuvre. Nous allons transmettre à nos jeunes et qui doivent se l’approprier l’esprit de compétition, la fierté de l’identité nationale et le désir du travail sérieux, bien fait, structuré dans une organisation pensée et adaptée à l’environnement et au contexte présents. A travers et par le basket, le centrafricain doit retrouver sa fierté et son patriotisme.

Notre objectif est de retrouver notre place et notre vraie place dans la crème du basket africain. Pour ce faire, nous devrions travailler dur, nous donner du temps et réveiller en nos jeunes qui ont beaucoup de potentialités, la ferveur de compétir et l’amour du basket et du Centrafrique".         

Vous êtes le seul candidat disposant d'une grande expérience en tant que joueur à l'international sous les couleurs des Fauves dans les années 60-70. Mais la nouvelle génération ne vous connaît pas vraiment, même si votre nom est sans doute l'un des plus retentissants de l'histoire du basketball Centrafricain. Que diriez vous à cette nouvelle génération ?

Sonny M’Pokomandji : "Il est regrettable que nous n’ayons pas d’histoire de notre sport favori. C’est quelque chose que nous devons corriger et en cela Urbain Mamadou DEBAT et Aubin GOPORO ont initié un bon travail de mémoire qu’il faut compléter et le diffuser largement. De ce point de vue, j’aimerais lancer un appel à tous ceux qui ont des anecdotes, des images de notre basket ou tout ce qui a trait à notre basket, et je pense particulièrement aux dames, de nous les communiquer pour combler ce vide et ce déficit. Imaginer qu’aujourd’hui, aucun international centrafricain ne peut nous dire le nombre de sélections qu’il a engrangées dans sa carrière. Je ne veux même pas parler de nombre de paniers, de passes décisives…

  AGE FCBB : Sonny M'Pokomondji nous dresse son programme de développement du Basket Centrafricain

La nouvelle génération a beaucoup d’atouts, en commençant par le passé glorieux du basket centrafricain qu’elle doit consolider ; ensuite elle a un pays merveilleux, amoureux du basket qui ne demande qu’à l’accompagner vers un avenir plein de succès et donc de joie et de bonheur ; enfin, elle doit croire en elle, à ses énormes capacités et croquer le basket à pleine dent pour continuer d’écrire cette belle histoire du basket que les anciens lui ont montré la bonne voie. Elle n’a pas le droit de s’arrêter en si bon chemin 
Le basket a été, est une grande famille. Qu’elle n’hésite pas de nous contacter, de nous approcher pour que nous partagions, nous échangeons sur notre sport favori, sur la vie tout court. La porte est grandement ouverte et avant que nous ne construisions la maison du basket, la fédération doit en tenir lieu…"

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Malgré les derniers résultats satisfaisants des Fauves à la dernière fenêtre des éliminatoires de l'AfroBasket 2021 à Monastir, le basketball Centrafricain vit réellement des temps difficiles. Manque de leadership et de vision à long terme, manque de transparence et une famille de Basket très fracturée. Qu'allez vous faire pour réorganiser et unifier la maison du basketball Centrafricain ?

Sonny M’Pokomandji : "Si nous ne nous parlons pas, si nous passons notre temps  sur nos querelles mesquines au lieu de privilégier l’essentiel qui est le basket, nous ne réussirons pas. Il nous faut ramener la paix, c’est un gros mot, mais il faudra réunir la famille basket. Nous aurons besoin de tous, des propositions et des suggestions, des idées et de tous les bras pour colmater les multiples trous percés dans la jarre basket.
Sans être à la Fédération, j’ai la chance de parler avec tous les compatriotes qui le souhaitent. Cela devra être encore plus facile, si nous devrions échanger sur un sujet qui nous passionne et pour lequel nous voulons donner un peu de notre temps. Comme je le dis souvent, être dans une sélection, c’est un honneur et une fierté. J’ai goûté à ce plaisir, à cette joie et je le souhaite 
sincèrement à tous nos jeunes de vivre cette sensation exceptionnelle. C’est pour cela que  je m’engage à ramener dans la famille du basket la sérénité afin d’accompagner nos jeunes, dans de bonnes conditions, à être aussi dignes que leurs aînés en hissant très haut le drapeau centrafricain. Ce sera la contribution du basket à l’œuvre de pacification de notre cher pays."   

Un des problèmes récurrents au sein de la maison du basketball Centrafricain est la question du sponsoring, de la gestion financière et humaine. Où auriez-vous les moyens de vos ambitions ?

Sonny M’Pokomandji : "La gestion de ressources humaines est primordiale d’où la nécessité de la
formation à tous les niveaux et ce aussi bien au niveau de la fédération, des ligues que des clubs. J’entends la formation technique (coach, arbitre, officiel de table, commissaire) ; la formation des Cadres dirigeants et gestionnaires et nous aurons besoin aussi des psychologues, voire des Sociologues après de moments difficiles que la jeunesse a connus.

Je proposerai aux autres fédérations sportives, au CNOSCA de faire un travail de « lobbying » auprès du Gouvernement et du Parlement pour que le projet de loi sur le Fonds du sport soit présentée de nouveau à l’Assemblée et soit votée. Cela soulagerait déjà un tant soit peu la question du financement du sport. Ensuite, il y aura le sponsoring qui ne sera régler que si notre discipline attire des spectateurs. L’attrait des spectateurs dépend de nous et du spectacle que nos athlètes peuvent produire, d’où impérieuse nécessité de ramener des spectateurs potentiels clients des sponsors."

Je vous laisse le choix du mot de la fin et merci beaucoup d'avoir accepté de répondre à nos questions.

Sonny M’Pokomandji : "Le mot de la fin est un souhait : « Que le basket gagne ! » à l’issue de l’Assemblée Générale Elective."

Au nom de toute l'équipe de News Basket Beafrika, je souhaite une bonne chance à cette assemblée générale élective et à très bientôt. 

Sonny M’Pokomandji : "Merci de nous donner la possibilité de développer notre vision pour la 
relance durable du basket. Nous comptons énormément sur les médias qui seront des partenaires privilégiés dans le relèvement de ce défi."
 

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