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Isaiah Thomas : « Ça fait mal ces conneries, très mal. Sans mentir, j’ai toujours mal «

Publié par NBB sur 7 Septembre 2017, 01:01am

Catégories : #NBA

Isaiah Thomas : « Ça fait mal ces conneries, très mal. Sans mentir, j’ai toujours mal «

Hormis un court poste sur Instagram Isaiah Thomas n’a pas abordé son transfert aux Celtics depuis son officialisation. Il a décidé de le faire sur le site The Players Tribune dans un très long texte. Il y parle bien sûr de l’annonce du transfert et de la difficulté de quitter Boston.

" Quand j’ai reçu l’appel de Danny (Ainge), je quittais l’aéroport. Ma femme Kayla et moi revenions d’avoir fêté notre anniversaire de mariage (1 an). Nous étions partis à Miami pour quelques jours et nous étions de retour à Seattle, en route pour la maison.

J’ai raté l’appel, je devais faire quelque chose dans la voiture. Danny m’a envoyé un sms.

‘IT, appelle-moi dès que tu peux’.

Ça fait un peu dramatique comme ça, mais venant de Danny ça n’a rien de très surprenant. Ça aurait pu concerner toutes sortes de choses. Donc je l’ai rappelé, toujours en voiture, sans trop y réfléchir. Il savait que j’étais en voyage, donc il m’a posé quelques questions dessus. J’ai dû lui demander comment il allait, comment sa famille allait. Une conversation normale en somme.

Et puis, l’air de rien, il y a eu cette petite pause dans la discussion. Et c’est là qu’il m’a dit.

‘Je viens de te transférer’.

Aussi simple que ça. Pas de grands mots ou de grands discours. Même si dans ce genre de cas, je suppose qu’il n’y a pas grand chose à dire.

‘Où ?’, c’est tout ce que j’ai pu dire.

‘Aux Cavaliers, contre Kyrie’.

Et c’est là que, man. Vous avez déjà connu cette situation où quelqu’un vous dit quelque chose au téléphone et d’un coup, tout ce à quoi vous pouvez penser c’est ‘Je ne veux plus être au téléphone’ ? Sans être impoli. Mais vous ne pouvez plus. Ça s’est passé comme ça pour moi.

Danny a commencé à parler de tout ce que j’avais fait pour Boston et les Celtics, sur et en dehors du terrain, du grand joueur que je suis, du fait que j’allais réussir à Cleveland. Vous voyez, toutes ces choses là. Et à ce moment là, je n’avais absolument pas envie d’entendre tout ça. Donc j’ai essayé de le couper plusieurs fois et j’ai fini par réussir. En gros j’ai dit que j’appréciais qu’il m’ait contacté mais qu’il n’y avait rien d’autre à dire à ce moment là.

Et voilà en quoi a consisté l’appel.

Tellement de choses me traversaient l’esprit à ce moment là. Mon premier instinct a été de me demander ce que ça voulait dire pour ma famille. J’ai pensé à mes deux fils, James et Jaiden, à qui j’allais devoir dire qu’il était temps de déménager. Je savais que ça allait être un choc pour eux juste au début de l’année scolaire, et parce qu’ils commençaient à se sentir comme à la maison à Boston. Nous tous.

Les garçons sont restés chez ma mère pendant que Kyla et moi étions partis et nous les avons appelés via FaceTime dès que nous sommes arrivés à la maison. Je savais que la nouvelle allait sortir tôt ou tard, je voulais être sûr d’être celui qui leur annoncerait. Je leur ai dit que papa avait été transféré.

James, mon aîné, tel père tel fils j’imagine, m’a demandé où tout de suite. ‘Cleveland, ils m’ont transféré contre Kyrie’. Je suis presque sûr que vous devinez la suite. ‘LEBRON! LEBRON JAMES ! Papa, papa, tu vas jouer avec LeBron James !’.

Pour Jaiden par contre, mon petit gars, peut-être un peu plus sensible et qui adore Boston plus que tout le monde, je savais que la nouvelle allait potentiellement lui faire mal. Et en voyant son visage quand je lui ai dit, j’ai vu que j’avais raison. Il ressemblait à quelqu’un qui a le cœur brisé. J’ai dit ‘Jaiden, es-tu heureux ou triste ?’ ‘Triste’. ‘Pourquoi ?’ ‘Parce qu’il n’y a sûrement pas de skate parks à Cleveland’. Il adore le skate. Donc ça l’a vraiment dérangé (Cleveland, si vous avez des skate parks, @ moi sur Twitter).

Quelques heures plus tard, tous les médias en parlaient. J’ai dû recevoir un millier de messages, et autant de réactions. Mais les deux seules dont j’avais besoin étaient celles de mes deux fils. Tous ces avis, ces rumeurs, ces analyses d’experts… Mes fils ont mieux compris les deux choses les plus importantes pour moi en deux minutes sur FaceTime.

La première, comme mon aîné l’a dit : LeBron James. Je rejoins la meilleure équipe de l’Est pour essayer de gagner un titre avec le meilleur joueur du monde. La deuxième, comme mon plus jeune l’a dit : triste. Ma ville va me manquer. Être un Celtic va me manquer.

Isaiah Thomas : « Ça fait mal ces conneries, très mal. Sans mentir, j’ai toujours mal «

Mais oui, je vais le dire. Ça fait mal ces conneries. Très mal. Et sans mentir, toujours mal encore maintenant. Ce n’est pas que je ne comprends pas, bien sûr que je comprends que c’est un business. Danny est un businessman, et il a fait un business move. Je ne suis pas d’accord avec celui-ci, et je ne pense pas que les Celtics en soient sortis gagnants. Mais ce n’est pas mon boulot. C’est celui de Danny. Et c’est un boulot difficile, qu’il fait très bien. Mais au final on en revient à une seule chose concernant ces deals : business. Donc je n’ai pas de rancœur. Je suis un grand garçon, je sais où j’ai mis les pieds quand j’ai rejoint cette ligue et jusque-là, j’ai connu plus de positif que de négatif. Je ne ressens pas d’injustice. C’était le droit de Boston de me transférer.

Et de beaucoup de façons je pense en plus que c’était une bonne leçon. Non seulement pour moi, mais pour la ligue. Et pour les fans et les médias aussi. J’y pensais l’année dernière avec KD et toutes les critiques qui lui ont été faites alors qu’il a fait ce qui selon lui était le mieux pour lui et son futur. La façon dont ils ont fait de lui un méchant, juste parce qu’il a fait ce qui était son droit en tant que free agent.

C’est ce que mon transfert peut montrer aux gens je pense. Je veux qu’ils voient comment j’ai été transféré. Comme ça, sans aucun avertissement, par la franchise pour qui j’ai saigné, pour qui j’ai tout donné ? C’est pour ça que les gens doivent changer de perspective.

A part quelques exceptions, à moins d’être free agent, 99 fois sur 100 ce sont les propriétaires qui ont le pouvoir. Donc quand les joueurs sont envoyés à droite ou à gauche, que leur vie change sans qu’ils aient leur mot à dire, ce n’est pas une grosse affaire… Mais quand le peu de fois où les rôles sont inversés et que le joueur a le contrôle… Alors là c’est un scandale. Je suis juste honnête, pour moi ça en dit long sur notre situation dans la ligue, et même dans la société. Et ça en dit long sur le chemin qu’il reste à parcourir.

Comme je l’ai dit, je n’ai aucun ressentiment. Mais j’espère juste que la prochaine fois qu’un joueur part lors de la free agency, et que quelqu’un lui saute dessus, que quelqu’un écrit un article critique ou que quelqu’un balance un tweet méchant, la prochaine fois ils y réfléchiront à deux fois. Peut-être qu’ils regarderont ce qui se passe dans la ligue et verront un cas comme le mien et se rappelleront de cette loyauté, qui n’est qu’un mot. Mais c’est un mot puissant si vous voulez qu’il en soit ainsi. Mais dans le business, cela ne compte pas. Les gens doivent avoir conscience de ça.

Cela étant dit…man…Ca fait quand même mal. Ca fait très mal. Et lorsque je dis que ça fait mal, ce n’est dirigé envers personne. Je ne dis pas que j’ai été blessé par qui que ce soit, trompé par qui ce soit, ou trahi. Je dis juste que je suis simplement un être humain. J’agis peut-être comme un dur sur le terrain et on dirait peut-être que j’ai de la glace dans les veines, mais dans le même temps, ce n’est pas vraiment de la glace. J’ai du sang et un cœur, comme tous le monde.

Je suis tombé amoureux de Boston.
 

via Players Tribune

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