Memphis a tremblé à OKC, mais se qualifie pour la 1ère fois de son histoire en finale de la conférence Ouest

Si on avait dit à Scott Brooks que son équipe serait au bord de l’élimination lors du cinquième match du deuxième tour des playoffs, il ne l’aurait surement pas cru. Entre la blessure de Russell Westbrook, le manque d’initiative de ses seconds couteaux et une excellente équipe de Memphis, le Thunder se voit dans l’obligation de gagner cette nuit pour ne pas voir sa saison prendre fin prématurément.

La mauvaise stratégie d’OKC

Le début du match va à la fois rassurer et inquiéter le technicien d’OKC. Rassuré car son équipe va prendre le meilleur départ derrière l’activité de Serge Ibaka (9 points et 5 rebonds). Inquiet car Kevin Durant ne trouve toujours pas la solution face à la défense des Grizzlies (5 points à 1 sur 8 aux tirs et 2 balles perdues dans cette période). Malgré tout, le Thunder va réaliser un bon quart temps et prendre les devants (23-18).

A l’image du dernier match, Memphis va petit à petit rentrer dans le match grâce à sa défense et à son secteur intérieur. Ils vont entamer le deuxième quart temps par un 11-1 pour prendre le contrôle des opérations. Le Thunder va alors arrêter de jouer et retomber dans la Durant dépendance. Mais quand ce dernier n’est pas dedans (12 points à 2/11 à la mi-temps), son équipe le suit dans sa tourmente. Sans rythme, OKC va finir le quart temps par un 0/11 aux tirs, encaissant un 14-3. Les Grizzlies vont ainsi rentrer aux vestiaires avec douze points d’avance (50-38), derrière les 16 points de Zach Randolph.

Le tableau est donc plutôt sombre pour OKC. 32% aux tirs dont 12% à trois points et 8 ballons perdus sont les résultats d’une plan de jeu d’une pauvreté sans nom. Certes la défense de Memphis est efficace mais en donnant systématiquement la balle à KD, Scott Brooks transforme tous ses autres joueurs en simple spectateur. La défense peut donc se focaliser plus facilement sur Durant. Et Memphis n’a pas eu à forcer son talent pour contrôler la première mi-temps malgré un pourcentage de 37% aux tirs.

Le début de troisième quart temps va repartir sur les mêmes bases… en pire pour OKC car Mike Conley Jr. (13 points et 11 passes)va hausser son niveau de jeu. Et au moment où on ne les attendait plus, le Thunder va réagir. L’instinct de survie va prendre le dessus et comme par hasard c’est en jouant plus vite qu’OKC va réussir à revenir. Toujours avec un Durant à la rue, c’est Reggie Jackson (16 points, 9 rebonds et 5 passes) qui va mener la fronde et rapprocher les siens à seulement deux petits points à la fin du quart temps (64-62).

Memphis se fait peur

Sur de leurs forces, les Grizzlies vont laisser passer l’orage avant de reprendre les choses en main avec autorité. L’intensité défensive va monter d’un cran, les grands vont contrôler le rebond et leur rigueur offensive va finir par tuer, pense-t-on, les derniers espoirs du Thunder. Les coéquipiers de Zach Randolph (28 poinst et 14 rebonds) vont commencer le quart temps par un 16-6 pour reprendre 12 points d’avance (80-68). OKC ne va pourtant pas mourir aussi facilement. Ils vont revenir dans les dernières minutes pour offrir une dernière chance à Kevin Durant d’égaliser à 10 secondes de la fin du match. Mais à l’image de sa rencontre, la Durantula (21 points à 5 sur 21, 8 rebonds, 6 passes mais 7 balles perdues) va rater un tir pourtant ouvert. Les Grizzlies s’imposent au final 88 à 84 et se qualifient pour la première finale de conférence de l’histoire.

C’est la première fois de la saison que le Thunder perd quatre matchs de suite et c’est également la première fois de la saison que Kevin Durant shoot à moins de 40% lors de deux matchs consécutifs. Mais face à une équipe de la trempe de Memphis, il aurait fallu beaucoup plus qu’un numéro de soliste de l’un des meilleurs joueurs du monde pour espérer quoi que ce soit. OKC peut même s’estimer heureux de ne pas avoir été sweepé tant Memphis a semblé contrôlé cette série malgré cinq matchs accrochés.

Les Grizzlies continuent ainsi leur progression dans la conférence Ouest. Depuis le transfert de Rudy Gay, il n’y a plus aucun obstacle à l’identité première de cette équipe. Leur défense est leur métronome et l’attaque gravite, sans parasite, autour du duo Randolph – Gasol. Tout ça est coaché d’une main de maître par Lionel Hollins et géré à la baguette par un excellent et sous estimé Mike Conley Jr. Sans être flashy, cette équipe possède une rigueur à tout épreuve et nous donne des souvenirs des Detroit Pistons champions en 2004. Les similitudes entre les deux équipes sont troublantes, (secteur intérieur rugueux et talentueux, grosse défense, bons seconds couteaux et supers meneur et technicien), et on souhaite à Memphis la même réussite qu’aux Pistons de Ben Wallace.