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Le président Touadera doit prendre ses responsabilités et sauver le basket-ball en Centrafrique

Publié par NBB sur 6 Septembre 2021, 03:18am

Catégories : #AFRIQUE, #Afrobasket 2021

Gabin Marida en interview avec Cyrille Ngario de News Basket Beafrika à Gravelines lors de la préparation des Fauves pour l'AfroBasket 2015.

Gabin Marida en interview avec Cyrille Ngario de News Basket Beafrika à Gravelines lors de la préparation des Fauves pour l'AfroBasket 2015.

Humilié à Kigali lors de l'AfroBasket 2021 devant les caméras de FIBA, le coach Ulrich Gabin Marida rend officiellement sa démission de son poste d'entraîneur-chef de l'équipe nationale masculine Centrafricaine, un poste qu'il occupait depuis la fin de l'AfroBasket 2015. Gabin Marida a en effet été congédié en coulisses par le nouveau DTN Eugène Pehoua-Pelema avec la bénédiction de Serge Singha, président de la Fédération Centrafricaine deBasketball. Les Fauves ont été éliminés prématurément en phase de poules de l'AfroBasket 2021.

Lors d'une conférence de presse devant les médias locaux, Gabin Ulrich Marida, grand artisan de la qualification des Fauves à l'Afrobasket 2021, a expliqué longuement les raisons de sa démission, même s'il avait déjà officieusement remplacé à Kigali par Maxime Zianveni sans communiqué officiel de la FCBB et sans aucune explication aux amoureux de ce sport roi.

Rappelons que Marida est l'un des rares Centrafricains à avoir obtenu son diplôme d'entraîneur et toutes les qualifications requises par FIBA pour diriger une équipe nationale senior. Il avait commencé à travailler sur le banc des Fauves comme assistant depuis le tournoi de la zone 4 en 2012 à bangui, en passant l'AfroBasket 2013 et celui de 2015 avant d'être promu entraîneur-chef.

Sous sa direction, la RCA a parfois été plus qu'une équipe. Il y a trois ans, durant les Éliminatoires de la Coupe du Monde FIBA 2019, elle a semé le doute dans la tête des joueurs sénégalais, qualifiés pour la Chine, ces derniers ne s'imposant que de 5 points (65-60).

Sous sa direction, la RCA a parfois été plus qu'une équipe. Il y a trois ans, durant les Éliminatoires de la Coupe du Monde FIBA 2019, elle a semé le doute dans la tête des joueurs sénégalais, qualifiés pour la Chine, ces derniers ne s'imposant que de 5 points (65-60).

Avec lui comme entraîneur-chef, l'équipe nationale Centrafricaine a participé à l'Afrobasket 2017, aux qualifications de la Coupe du monde FIBA 2019 et a obtenue sa qualification pour l'AfroBasket 2017 de manière brillante avec l'éclosion du duo Allan Dokossi-Evans Ganapamo.

Même si tout n'a pas été rose pendant ses années à la commande des "Bamaras", l'homme a su servir de nombreuses critiques pour exceller et être enfin reconnu à sa juste valeur. Après Evans Ganapamo et bien d'autres qui ont fait les frais d'un probable d'un règlement de comptes, Gabin Marida vient d'être pousser à son tour vers la porte de sortie par Serge Singha, "le président des Fauves" et sa bande d'amis. 

Dans ce point de presse, Gabin Marida a pointé du doigt le rôle du directeur technique national Eugène Pehoua-Pelema dans cette anarchie, en parlant d'une différence évidente de vision. Il a aussi évoqué le traitement humiliant dont il avait été victime durant l'AfroBasket 2021, apprenant sa mise à l'écart de son poste d'entraîneur-chef à son arrivée en terre rwandaise, sans que la Fédération Centrafricaine de Basketball ne soit en mesure de lui donner des explications. 

Sous sa direction, la RCA a parfois été plus qu'une équipe. Il y a trois ans, durant les Éliminatoires de la Coupe du Monde FIBA 2019, elle a semé le doute dans la tête des joueurs sénégalais, qualifiés pour la Chine, ces derniers ne s'imposant que de 5 points (65-60).

Sous sa direction, la RCA a parfois été plus qu'une équipe. Il y a trois ans, durant les Éliminatoires de la Coupe du Monde FIBA 2019, elle a semé le doute dans la tête des joueurs sénégalais, qualifiés pour la Chine, ces derniers ne s'imposant que de 5 points (65-60).

Il faut préciser que Gabin Marida avait été inscrit initialement auprès de FIBA Afrique comme entraîneur-chef des Fauves pour l'AfroBasket 2021, car ni Eugène Pehoua-Pelema et Maxime Zianveni n'avaient pas les qualifications requises pour coacher. Mais selon de nombreuses sources, c'est en accord avec Serge Singha Bengba, nouveau président de la FCBB qui s'est transformé en président de l'équipe nationale masculine senior en quelques mois, que le manager général promu directeur technique national en espace de 72h (après l'humiliation infligée à Anicet Lavodrama), a pris la décision de pousser Marida vers la porte de sortie, du moins officieusement. Ces agissements dignes d'un film de Nollywood ont choqué de nombreux fans et analystes du basket-ball, surpris de constater qu'en effet, Gabin Marida a été utilisé comme "un laisser passer" auprès de FIBA Afrique afin de permettre à Eugène Pehoua-Pelema et Maxime Zianveni d'apparaître sur les écrans des télévisions du monde entier comme entraîneur-chef de l'équipe (le désordre total).

Ce qui est encore plus inquiétant, c'est le fait d'avoir assister à un phénomène de clanisme et de népotisme dans la maison du basket-ball centrafricain pendant toutes ces années sans que les autorités du pays, en commençant par le ministre des sports et en passant par le chef du gouvernement ne prennent leurs responsabilités. Le népotisme et le clanisme semblent avoir remplacé les compétences et le professionnalisme et la vision à long terme au pays du Feu Barthélémy Boganda comme seules critères de sélection au sein du milieu du sport en Centrafrique. Les victimes ? Une jeunesse talentueuse du pays qui aspire à pratiquer le basket-ball en paie le prix fort.

Anicet Lavodrama, premier victime du duo Aristide Reboas-Serge Singha 

Le basket-ball centrafricain a longtemps été pris en otage par des clans diverses, depuis le décès du Feu président François Pehoua, père fondateur de la Fédération Centrafricaine de Basketball. Sa vision du basket-ball de haut niveau dans les années 60 à 80, sa grande passion pour le ballon orange et son savoir-faire inégalé n'ont rarement été suivis par ses successeurs à l'exception de quelques présidents, tous déjà décédés eux aussi, hélas ! On a assisté depuis à un phénomène tristement célèbre et qui ne cesse de grandir au fil des années, celui du népotisme dans les milieux du sport en République Centrafricaine, du basket-ball en particulier. Chaque clan familial ou groupe d'amis avec très souvent la bénédiction des autorités politiques, veut avoir sa main mise sur la gestion du basket-ball centrafricain sans que ces derniers n'aient réellement les compétences. Ainsi, l'incompétence notoire, l'amateurisme, le népotisme et le clanisme ont pris racine dans la maison du basket-ball centrafricain avec ce nouveau bureau fédéral dirigé par Serge Singha, en quelques mois seulement.

Anicet Lavodrama

Anicet Lavodrama

Nommé directeur technique national par arrêté ministériel en 2020, Anicet Lavodrama, une icône nationale respectée dans le basket-ball du haut niveau, qui a écrit l'une des plus belles pages de l'histoire du basketball centrafricain, a été le premier à subir l'humiliation de la part du duo constitué par le ministre des sports Aristide Reboas et le président de la FCBB Serge Singha. Le ministre Reboas et Serge Singha n'avaient mesuré les conséquences d'une telle décision aussi injuste et salissante pour l'image et l'avenir du basket-ball centrafricain. 

Difficile d'employer le mot "licenciement" pour décrire le traitement humiliant qu'à subi l'ancien champion d'Afrique et olympien, surtout pour quelqu'un qui n'avait pas encore pris ses fonctions du directeur technique national et qui attendait justement une réponse au sujet de ses conditions de travail (hébergement, salaire, logistiques et autres) comme cela se fait sous d'autres cieux dans le monde du basket-ball de haut niveau et dans tous les pays africains présents cette année à l'Afrobasket 2021 dont le Rwanda, un pays ami de la République Centrafricaine. 

Quel avenir ?

L'avenir, justement le futur du basket-ball centrafricain s'annonce plus que jamais calamiteux si les autorités du pays, en commençant par le président Faustin Archange Touadera n'assument pas leurs responsabilités. Ils ont tous une grosse part de responsabilité dans cette descente aux enfers du basket-ball en Centrafricain, un sport qui a autrefois permis au pays de se hisser parmi les meilleurs de la planète. Avec aujourd'hui une équipe nationale senior masculine vieillissante, l'absence de vision à long terme de la Fédération Centrafricaine de Basketball qui semble avoir choisi exclusivement les Fauves seniors masculins pour mieux s'enrichir sur le dos des contribuables à travers des sorties à l'échelle continentale et le manque de volonté politique des autorités, qui ne parlent jamais de leurs propres statistiques aussi désastreuses soient-elles, aucun plan de développement du sport, aucune infrastructure moderne, la lumière semble s'éteindre indéfiniment sur le basket-ball en Centrafrique. Du moins, seul le président de la République Centrafricaine Faustin Archange Touadera pourrait changer véritablement les choses, s'il en a volonté bien sûr. 

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