Un ultime test pour Tony Parker et les Spurs

Cantonné à un rôle plus obscur que par le passé en attaque, Tony Parker n’en réalise pas moins une première moitié de saison convaincante, notamment en défense. Il aura l’occasion de se jauger face à Stephen Curry cette nuit, le «test ultime» selon ses propres termes.

Duel de titans à Oakland ! Les Warriors de Stephen Curry, champions sortants, reçoivent cette nuit (4h30) Tony Parker, Boris Diaw et les Spurs, champions 2014, dans leur antre de l’Oracle Arena. Deux équipes invaincues à domicile (20v-0d pour Golden State, 24v-0d pour San Antonio), la meilleure attaque (Golden State avec 114,7 points inscrits par match) face à la meilleure défense (San Antonio avec 89,8 points encaissés), les deux premiers bilans de la Ligue (40v-4d pour Golden State, 38v-6d pour San Antonio)… Le tout avec deux des principaux prétendants au titre de MVP, Stephen Curry côté Warriors et Kawhi Leonard côté Spurs. Deux clubs qui se respectent, deux grands coaches (Steve Kerr et Gregg Popovich), deux groupes qui connaissent le goût du sacre et qui ont les moyens de leurs ambitions.

Un choc que les fans de basket américain attendent depuis le début de la saison. Ce ne sera en effet que la première fois que San Antonio et Golden State croiseront le fer en 2015-16. Trois autres duels entre ces deux géants sont au programme. Et plus si affinités, en play-offs. «On a envie de jouer ce genre de match en saison régulière pour se jauger. C’était le cas face à Cleveland. S’en est un autre. Ce sera un bon test», annonce Parker.

Des statistiques en trompe l’œil
Lequel Tony Parker, qu’on avait quitté moribond après un EuroBasket globalement raté à titre individuel avec l’équipe de France, a signé une première partie de saison de fort bonne facture. Certes, l’international tricolore n’est plus le premier choix des Spurs en attaque. Un rôle dévolu au néo-All Star Kawhi Leonard et au petit nouveau, LaMarcus Aldridge. Ainsi, «TP» ne tourne qu’à 12,7 points (plus faible moyenne depuis son année de rookie) et 5,1 passes décisives (troisième plus faible moyenne en carrière) en 27,1 minutes par match (plus faible temps de jeu en carrière). Mais il est toujours un pion essentiel du jeu de la franchise texane, l’un des leaders du vestiaire. En outre, il affiche un beau 52,6% aux tirs, dont 41,2% à trois points. Le tout avec quelques cartons offensifs en prime, quand le match vient à lui, comme ce fut le cas face aux très bons Detroit Pistons récemment (31 points, victoire 109-99).

"Gregg Popovich estime que je fais ma meilleure saison en défense". Tony Parker

Mais Parker brille aussi dans un secteur où on l’attendait un peu moins, la défense. Cela tombe bien : San Antonio aura bien besoin de «stops» pour arrêter le MVP 2015 Stephen Curry, cette machine infernale qui tourne à plus de 30 points de moyenne (30,1/match, meilleur scoreur de la Ligue) et a déjà rentré 204 tirs à trois points depuis le début de la saison. Un monstre. «Si défendre sur Stephen Curry représente le challenge ultime ? C’est sûr (rires), acquiesce Tony Parker. «Pop» est très content de moi dans ce secteur de jeu, il estime que je fais ma meilleure saison en défense. C’est le test ultime. J’ai hâte. Ce sera un beau challenge. Il joue un grand basket. Ça a été le meilleur joueur de la Ligue jusqu’ici.»

Face à cette équipe de Golden State qui imprime un rythme effréné en attaque «la défense sur le jeu de transition sera la clé», comme le souligne «TP», c’est-à-dire la faculté des Spurs à «ralentir» les Californiens. Il faudra donc freiner autant que faire se peut le chef d’orchestre de ces Warriors, Stephen Curry. «On ne va pas me laisser m’en occuper tout seul, s’amuse le Français. Ce sera la responsabilité de toute l’équipe de ralentir un gars comme ça. Il a été «on fire» ces derniers temps. Je commencerais le match sur lui en défense. On verra ensuite comment les choses évolueront.» Bien évidemment, «Pop» enverra plusieurs joueurs s’occuper du cas Stephen Curry, Danny Green et Kawhi Leonard notamment. D’ailleurs, le druide texan en gardera sous la semelle en vue des play-offs, assurément.

Duncan en tenue de ville ce lundi
A ce propos, Tim Duncan ne participera pas à la rencontre de cette nuit. C’est acté. «The Big Fundamental» est a priori forfait pour cause de blessure à un genou. A priori parce que Gregg Popovich a déjà laissé ses cadres sur le banc lors de chocs de cette envergure dans le seul but de brouiller les cartes. Cela gâche un peu la fête tant l’intéressé, âgé de 39 ans, est un rouage essentiel du dispositif de San Antonio en défense. Cela enlève aussi un peu de pression aux Spurs. Lesquels Spurs disposent tout de même d’un effectif assez profond pour, quand même, viser la victoire ce lundi. David West et Boris Diaw verront probablement leurs prérogatives et leur temps de jeu étendus. Pour le meilleur ? A noter qu’une victoire texane à Oakland serait un vrai coup de tonnerre : les Warriors n’ont plus perdu sur leur planches depuis… le 27 janvier 2015. C'était face aux Bulls de Chicago.